Századok – 2012
KÉTSZÁZ ÉVE SZÜLETETT SZEMERE BERTALAN - Hermann Róbert: A Szemere-kormány külpolitikája III/543
558 HERMANN RÓBERT géért, úgy Szemere is egyre inkáb úgy látta és láttatta, hogy Kossuth elbizakodottsága és hozzá nem értése buktatta meg a magyar ügyet. S miközben lelkesen kritizálta Kossuthot azért, mert az, úgymond, nem vette figyelembe a nemzetközi politikai realitásokat, nem vette észre, hogy ő maga is ezeket a tényezőket hagyja figyelmen kívül, amikor egyetlen ember hibáira vezeti vissza a magyar szabadságharc végén bekövetkezett katasztrófát.76 FÜGGELÉK 1. Debrecen, 1849. május 16. Batthyány Kázmér külügyminiszter levele a galíciai orosz megszálló erők főparancsnokához : magyarázatot kér az orosz csapatmozgások céljairól Au Général en Chef de l'armée Russe en Galicie Monsieur le Général! La tournure récente que les affaires ont prise en Hongrie, ne saurait vous être inconnue. Notre nation poussée à l'extrémité dabord par le gouvernement étranger de son propre roi influancé par sa famille, ensuite désavouée comme nation indépendante qu'elle a toujours été d'après ses lois et les traités conclus avec la dynastie régnante et jetée en partage à un nouveau prince qui ne la trouva pas même digne de lui communiquer ses prétentions à la succession, démembrée et dégradée en une province, enfin reduite à la loi de la suprême défense, notre nation use du droit inné de toute nation et du devoir de se conserver soi même et après avoir vaincu et forcé à la retraite les troupes impériales, déclara nul le pacte que son roi avait déchiré et cherche son salut dans un gouvernement provisoire élevé par elle même. C'est le droit dont usèrent tant de nations avant elle, c'est celui qui fit monter et descendre du trône les familles régnantes en France, en Angleterre et en Russie, laquelle fut plus d'une fois le théâtre de catastrophes sanglantes qui boulversèrent l'ordre de succession et auquel la maison Romanow elle même doit son empire. La nation hongroise considère ce qui est arrivé, comme un fait accompli dont elle ne se départira jamais et aucunement. C'est un principe reconnu depuis des siècles et sur lequel les autres nations agirent invariablement, que de ne point se mêler de pareils changements à l'intérieur qui ne sort du ressort que des nations elles mêmes au sein desquelles ils se font. Les exceptions de cette règle furent toujours desaprouvées par la voix publique et par la plupart des autres nations. Aussi récemment c'est dans les événements en Espagne, en France, en Belgique, en Italie et d'autres pays où le principe de non-intervention fut clairement et incontestablement exprimé par les congrès même des envoyés des premières puissances de l'Europe. La nation hongroise réclame donc le même droit qui a été reconnu à d'autres nations et elle le réclame à plus d'un titre. 76 Ld. különösen Szemere B.: Politikai jellemrajzok... i. m. 229-233., 240-242., 253-266.