Századok – 2009

KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239

des inclinations naturelles, plutost pour une chose que pour une autre ; et cela est si vray, que quoy qu'elles soint portés à remplir un mèsme objet ; sependant les diferents progrès qu'elles font dans un mesme genre d'opération, prouve evidament que leurs talents et leurs gousts sont diferents. Enfin soit un éffet de la nature du climat, ou de quelque autre cause se puisse éstre ; ce qui est très certain, c'est que le génie de la nation hongroise la porte a aimer la guerre, et l'éloigné avec répugnance de tout genre d'industrie et de travail ; tandis que nous voyons diferentes nations avoir la guerre en horreur, et s'appliquer par inclination au commerce, et faire des progrès étonnants dans tous les arts d'industrie, ou d'autres nations ne réusisent pas. Quoy qu'il en soit, ce goust dominant pour la guerre, se manifeste dans la jeunesse hongroise dès leurs enfance ; car à peine sont-ils parvenu a l'âge d'ado­lescence, que l'on les voit employer leurs mains delicates a manier un sabre ou un fusil, et a temoigner une inclination particulière pour les chevaux ; et ce qui et a remarquer encore dans les jeunes gens, mèsme de la plus basse extraction ; c'est que l'on né peut les faire travailler aux ouvrages de la main, qu'a force de châtiments. Et comme les Hongrois sont elevés durement et quils se nourrissent des aliments les plus grosiers, l'on les voit soutenir les rigueurs des saisons et suporter les travaux militaires les plus pénibles, avec une santé et une constance qui les distingue entre plusieurs autres nation ; a quoy il faut ajouter encor, qu'ils joignent a ses qualités si neséssaires pour former de bons soldats, une valeur et une intrépidité, qui les rend recommandables ; et malgré qu'ils soint aussi bons fantasins quils sont bons cavaliers, sependant leurs inclination na­turelle pour les chevaux, les porte a servir plus volontier dans la cavallerie que dans l'infanterie. Ils sont d'alieurs employés a la petite guerre avec succès, et sur tout lors ce quils sont guidés par l'apas du p. 12 butin. Si l'on excepte les enfants des grands du Royaume, le genie et les talents de ceux des autres conditions sont peu cultivés dans toute la Hongrie. L'édu­cation que l'on y donne ordinairement a la jeunesse de l'ordre équestre se ressent encor des tems ou les Scythes commencèrent à peupler la Pannonié, et le bas peuple à peine sorti de la barbarie, borne ses travaux à la culture des heri­tages de leurs pères, sans connoistre l'usage des moyens qui pouroint procurer l'augmentation de leurs facultés. Ceux qui étudient dans les Coleges le font bien plus par nesessité que par inclination, et très peu d'entre eux s'apliquent a l'etude de cette philosophie scolastique, si propre a former des arguments, et a ne rien résoudre. Pour ce qui est de la physique et sur tout l'experimentale, a peine est-elle bien connuë de nos jours dans l'université de Tyrnau, ou les disputes de theologie y occupe une infinité d'eclaisiastiques, parce que l'esprit de controverse est assès conforme au genie de la nation, qui d'ailleurs est fier , vain et présomptueux. Cette fierté, cette présomption et cette vanité, ne se manifesta ordinaire­ment avec plus d'evidence, que dans la plus part des gentils hommes hongrois campagnards, par ce que fondé sur leurs prérogatives, ils se figurent éstre des individus bien supérieurs au réste du genre humain, et en consequence ils afec­tent de meséstimer les autres nations qu'ils né connoissent pas. Ils portent

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