Századok – 2009
KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239
mèsme leurs ridicule j'us qu'a temoigner une antipatie contre la nation allemande, qui non seulement est porté jus q'ua la hayne, mais que baucoub d'autre eux cherchent a transmettre a leurs générations. Il faut sependant bien se garder de confonder parmis ses esprits durs, tubullents et inconsidérés, une infinité de gens raisonnables, qui loin de penser qu'ils né seroint pas hongrois, si ils né se declaroint éstre ennemis de tous ceux qui né le sont pas, sont aussi recommandables par les qualités du corps que par celles de l'esprit. Il y en a mèsme plusieurs entre eux, qui font de nos jours une partie des ornements de la Cour de Vienne et l'admiration des estrangers. Sans doute q'un ministre atentif a connoistre le genie, les inclinations, les gousts et les préjugés de chaque nation, soit les flatter ou les choquer, selon les circonstances, la connoissance qu'avoit le Cardinal Mazarin du genie des Français, luy fit demander, si ils chantoint encor après leurs avoir imposé un nouvel impost, et ayant esté informé qu'ils continuoint a le faire ? Hé bien, repondu cette Eminence : s'ils font la canzonette, p. 13 ils pagaront. L'Aleman paye et ne chante pas ; mais le Hongrois, ny ne chante, ny né paye. Si cette anecdote du Cardinal Mazarin est propre a donner une idée de la legereté des Français, le trait suivant né le sera pas moins a prouver la présomption de la nation hongroise. L'ors cé que les troubles qui dévastent aujourd'huy la Pologne commencèrent a se manifester et que la rupture entre l'empire des Russes et celuy des Ottomans sembloit ménacer les frontières de la Hongrie de quelques irruptions, le Roy ayant fait assembler les états, leurs fit proposer les moyens les plus éficaces, et dans le même tems les plus prudents auxquels l'on pouvait avoir recours dans des circonstances aussi critiques ; mais loin d'accepter les propositions salutaires du Roy, les éstats résolurent de convoquer une insurrection dans un cas de nécessité ? Hela qui le croiroit l'on ignore encor aujourdy, que les insurrection hongroises et que les Confederations polonaises sont bien plus propres à ruiner un pays qu'à le défenser. D'ailleur, une résolution semblable découvre non seulement un fond de présomption dangereux à tout égard ; mais elle prouve encor combien les préjugés sont dificiles à détruire : quoy, dans un cas de nécessité, la nation hongroise prétend arester les progrès d'une armée permanente, discipliné avec soin, et exercé sans rélache dans toutes les manœuvres millitaires, en luy opposant des paysans sous la conduite d'une noblesse sans expérience, mal armé, mal monté qui croupit dans l'oisiveté et que ne peut estre rasemblé que dans une espace de temps très considérable ; ne faut-il pas avouer qu'une prétention de cette nature, et aussi ridicule, qu'elle est présomptueuse ; car ce n'est pas assés que les matériaux qui sont propres a la guerre existent ; il faut encor quils soient préparés de longue main et avec art, afin de pouvoir estre employé avec sucés ; et c'est précisément a quoy tendoint les propositions du Roy.