Századok – 2009

KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239

La ville de Bude qui estoit anciennement la capitale du Royaume, n'en est plus que le centre ; et depuis que la Couronne est devenue hereditaire, au lieu d'elire le Roy dans le champ de Ragos, qui est situé entre Pest et Hatvan ; l'on le couronne dans Presbourg, ou sont renfermés les ornements royaux, et ou la ceremonie du couronnement se faites avec une pompe et magnificence qui sont dignes du Roy et de la nation. Autrefois les éstats de Hongrie n'estoit composés que du clergé, des grands oflciers du Royaume et de la noblesse ; maintenant les villes municipales forment un quatrième ordre, depuis qu'elles ont obtenu voix et césion ; et il est a remarquer, que les éstats ne peuvent s'asembler en diete, que du consentement du Roy, qui seul a le droit de les convoquer et de les disoudre. Le métropolitain, qui dans le mésme tems est archeveque, primat et prince du St. Empire, jouit de diferentes prérogatives qui sont attachés a ses dignités, et dans le mésme tems d'un revenu si considerable, que je doute très fort qu'il y ait en Europe une autre primatie, dont les émoluments puissent luy estre comparé attendu la dévastation que la ville de Grann a essuyé dans les tems de guerre et de revolutions, le siege de la metropole, qui y éstoit établi depuis plusieurs siecles, a esté transféré dans la ville de Tyrnau, ou il existe encor ajourdy, et ou, selon les aparences, il existera long tems. Par les Constitutions du gouvernement, le palatin qui est en Hongrie la premiere personne en dignité, y est encor le médiateur entre le Roy et les diferents ordres dont les éstats sont composés. Non seulement il préside aux dietes et au Conseil d'estat du Royaume ; mais aussi a la table Septem virales, qui en est le premier tribunal de justice ; le second est celuy de la table royale, dont le personal en est le president. Les autres tribunaux de justice, dont les tables des quatre districts, en deçà et au de la du Danube et du Tibisque, p. 3 et le forum de chaque comtée, ou il n'y a pas longues années, que la justice y estoit administré dans une confusion et dans un désordre, qui se ressentoient encor de ses tems de barbarie qui ont infestés si long tems les Hongrois, et q'un siecle aussi policé que celuy dans le quel nous vivons, a bien de la peine de détruire. Ce né fut qu'aux soins paternels de l'Empereur Charle Six, que la Hongrie fut redevable de l'ordre qui regne aujourdy dans les diferents tribunaux de justice ; car il ny pas un demie siecle, que tous les procès sy terminoient encore par des commissions embulantes, composés d'un protonotaire et d'une infinités de gens de loix, qui acompagnès de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs domestiques et leurs chevaux, se transportoint avec armes et bagages sur les lieux ou residoint les parties en litige, ou cette commission s'etablissoit, et ou elle vivoit aux despends des plaideurs, entassant procedures sur procedures, et ne terminant rien, aussi longtems quelle trouvoit de quoy pouvoir subsister. Ce qui seroit incroyable, si ce fait n'estoit avéré de nos jours, par quantité de familles, dont les fortunes se ressentent encor de cette maniéré d'administrer la justice. Le titres de prince, ceux de comte et de baron, n'ont estés introduits en Hongrie que depuis un certain tems ; jusqu ajourdy mésme, ceux qui en sont décorés, ny sont distingué d'un autre gentil homme, que par un certain genre de titulature ; par ce que selon les constitutions du gouvernement, il ny a que les charges de grands oflciers de la couronne, et celles de comte supreme d'une