Századok – 2009

KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239

comtée, aux qu'elles soint attaché des titres distingués et reconnus ; sans cela personne nè jouit d'autres prérogatives particulières que de celles dont la no­blesse est en posession. La langue hongroise, qui tire son origine de l'ancienne langue des Scythes, dont les Hongrois dèsendent, est une de celles qui n'ont aucune connéxion avec les autres, et qui est plus diflcile a bien parler, qu'a apprendre. D'alieurs, la langue latine est si familliere dans toute la Hongrie, qu'a peine l'on trouve quelqu'un parmis la bas peuple, qui ne la parle assés pour se faire entendre, et je ne crois pas quil y ait un autre pays ou l'on trouve un nombre aussi consider­able de personne de tout rangs, qui s'enoncent dans cette idiome, avec autant de pureté et d'elegence, quil s'en trouvent en Hongrie. Il y a deux raisons pour quoy les histoires de Hongrie né sont connues des autres nations que par un certain nombre de savants. La premiere c'est ce qu'elles sont ecrite en langue latine, et la seconde, c'est par ce que les historiens hongrois se sont bien plus apliqués a décrire les révolutions de leurs pays qu'a donner une idée exacte de la forme p. 4 de son gouvernement, de la nature de ses forces, des mœurs de la nation, de son commerce, de ses resources, de son genie et des diferentes productions, dont le Royaume de Hongrie est susceptible ; car s'ils fussent entrés dans des details aussi propres a satisfaire la curiosité des calculateurs politiques, sans doute que leurs histoires eussent estés traduites et recherchés ; mais que peut­on pretendre d'un écrivain hongrois, puis qu'il n'est ordinairement occupé qu'à prouver la source des privileges de sa nation ; tandis qu'il porte la negligence jusqu'à ignorer en quoy consiste l'utilité de l'histoire. Tous ses privileges et les diferentes prérogatives dont jouit la noblesse hongroise, provienent des racines du gouvernement féodal, qui restent encor a défricher en Hongrie et qui sont la source d'une infinité de contradictions et de mésintelligences, entre le Roy et la nation ; ce que cette noblesse pourroit prévenir, si elle métoit en consideration tout ce qu'elle à a esperer et a craindre de ses préjugés ; car par le sisteme de l'Europe qui existe de nos jours, et par la position du Royaume de Hongrie entre deux puissances formidables, dont il fait partie de l'une, éstant frontiere de l'autre ; comment la noblesse hongroise peut-elle se flatter de pouvoir conserver la jouissance de ses privileges et de ses prérogatives, sans concourir aux besoins de la monarchie. Par les constitutions du gouvernement, c'estoit autrefois une loix fonda­mentale, que la noblesse hongroise s'asembla chaque année sur la plaine de Ragos, ou chaque noble estoit attenu de s'entretenir a ses déspends, de mèsme que ses domestiques et ses chevaux, aussi long tems qu'il plairoit au Roy de la conserver ensemble ; ce qui luy ocasionoit des dépenses très modique, a la quelle elle né contribue en rien ; par ce qu'estant répartie sur les sujets, ce sont les cultivateurs oprimés qui sont attenus de porter la charge de cette rédemption. Le peu de contribution, joint aux droits de fiscalité et de saunage, et au produit de l'exploitation des mines, forment les revenus du Roy, avec les quels il est obligé de soutenir la dignité de la couronne, de désfendre le Royaume et de fournir a tous les autres besoins de l'estats, sans qu'il luy soit permis de les aug­menter de sa propre autorité.

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