Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)
Cruciada Târzie
Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 73 dudit seigneur Wavrin”173. Blessé au bras durant le siège de Turtucaia, le chevalier bourguignon reçut “du vert gingembre, des dragiés, espices et de diverses maniérés de drogueries”174 de la part de son hôte qui lui donna lui-même à boire. Le siège de Nicopolis dura environ une semaine sans que la forteresse fût prise. Le commandement allié était mal renseigné sur les forces ottomanes qui rodaient autour des fortifications. Hunyadi proposa de continuer l’expédition et de traverser le Danube dans un endroit plus tranquille. Le 28 septembre, les forces chrétiennes, poursuivies de l’autre côté du fleuve par la garnison turque de Nicopolis, arrivèrent à l’embouchure de la rivière de Jiu devant la forteresse de Rahova, détruite depuis 1396. Retranchés dans les ruines, les marins bourguignons couvrirent deux jours et deux nuits le passage des forces terrestres. Le voivode de Transylvanie disposa les troupes en formation de combat mais les Turcs, en évitant le moindre engagement, se replièrent vers le sud dans l’espoir d’attirer l’ennemi vers l’inconnu, loin de ses bases175. C’était déjà le 1er octobre. L’hiver était proche et la flotte avant de faire demi-tour pour arriver dans les eaux de la mer Noire risquait d’être bientôt bloquée par la glace qui commençait de couvrir le fleuve à cette période de l’année. On ne trouvait pas dans les parages un port sûr où elle pourrait séjourner jusqu’au printemps. Les provisions commencèrent aussi à manquer dans une région de frontière inhospitalière souvent infestée par les maraudeurs turcs. Ce furent quelques raisons parmi d’autres qui obligèrent Hunyadi à arrêter la poursuite des opérations: “Il me souvient comment, l’annee passée, à la battaille de Vame, nous perdismes nostre roy, avec grant plenté de seignourie et de peuple de Hongrye. Duquel royaulme, noblesse et peuple j’ay maintenant la charge: si ne les voeil pas mettre en hazart. Car, se j’estoye rué jus, le royaulme serait perdu. Et est nécessité de combattre les Turcqz soubtillement et malicieusement quy les voelt vaincre; car ilz sont gens cauteleux.”176 “Quant le cardinal et le seigneur de Wavrin oyrent teles nouvelles, ils furent bien esbahis, et demandèrent au Vaivode de Hongrye qu’il lui sambloit de ce que ilz avoient à faire, et s’il n’y avoit point au dessus de la riviere quelque bonne ville où ilz, et leurs gallees, peussent sceurement séjourner jusques au printemps. A quoy il leur respondy que nennil, et qu’il n’y avoit ville ne chastel où leurs gallees peussent estre saulvement que, quant la riviere serait engellee, les Turcqz, à grant puissance, ne les venissent ardoir; et que desja la Saint Remy estoit passée: si aprouchoit la saison que, coustumierement, la riviere se engelloit. Si les admonnestoit qu’ilz s’en retournassent le plutost qu’ilz pourraient; car, comme il disoit, ce serrait bien venu s’ilz povoient estre hors d’ycelle riviere avant qu’elle se engellast; car on en veoit dès maintenant l’aparence aux rives. Adont, lesdis cardinal et seigneur de Wavrin, quy ne scavoient mettre bonnement conseil en eulz, prindrent congié aux seigneurs de Hongrye et de 173 Ibidem, p. 139. 174 Ibidem, p. 140. 175 Ibidem, p. 141-145. 176 ibidem.