Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 45 Le 15-16 octobre 1444, après avoir occupé Rahova, l’armée chrétienne arriva en vue de Nicopolis61. Ce fut ici que le commandement croisé rencontra le prince de Valachie Vlad Dracul62. La veille, en route vers le lieu du rendez-vous, celui-ci avait été conduit chez une vieille diseuse de bonne aventure bulgare qui lui avait prédit que le roi n’aurait pas de chance durant cette expédition63. D’ailleurs, en regardant l’état de l’armée qui se dirigeait vers Andrinople il aurait dit à Vladislav que le sultan partait à la chasse avec plus de rabatteurs que le roi ne possédait de soldats pour la bataille et il lui aurait conseillé de rebrousser chemin, car il ne pourrait battre les Turcs avec des effectifs si réduits. Une discussion orageuse eut lieu entre le voivode valaque, Jean Hunyadi, et Cesarini64 dont Bielski nous a laissé un récit plus complet. Cesarini aurait répondu à Vlad Dracul en l’interrompant: “Jusqu'à ce que nous arrivions à l’Hellespont nous trouverons assez d’hommes qui se joindront à nous contre les Turcs”, à quoi Vlad aurait répliqué: “Dieu veuille que les choses se passent comme le dit ce prêtre”65. Ce fut aussi à Nicopolis que le commandement croisé avait reçu la mauvaise nouvelle concernant le contingent albanais envoyé par Scanderbeg, bloqué aux frontières serbes par Brankovic. Lors de la marche vers Razgrad, Şumla et Jeni-Bazar, l’arrière-garde de l’armée fut harcelée par la cavalerie de Firuzbeioglu Mehmed, le commandant de la garnison de Nicopolis, forteresse que l’armée chrétienne avait renoncé à assiéger66. Un détachement de cinq cents cavaliers envoyé probablement en 61 N. Stoicescu, P. P. Panaitescu, p. 225; Kupelwieser, p. 86; Minea, p. 241; M. Chasim, p. 305. 62 Palatio, p. 461; Dlugosz, col. 799; Callimachus, p. 509; Beheim, p. 28. nous dit que le rendez-vous eut lieu à Vidin ce qu’accepte C. Diaconescu, p. 34. A consulter notamment Minea, op. cit., p. 241, et Vilmos Fraknói, p. 54. Pour les auteurs de l'Histoire Générale, p. 366, Vlad Dracul rencontra l’armée croisée à Silistra! 63 Callimachus, p. 511: “Pridie enim, quam in regia castra peruenerat, Phecusa, mulier Bulgara senio quidem confecta, sed cognitione futurorum multis experimentis clara, ad vicum Sullonum, de exitu et fine belli ab ipso interrogata, praedixerat: Regem haud felici euentu pugnaturum, plusque momenti contra eum hostem, profligati exercitus reliquias habituras; foreque subinde ut res felicius gererentur.’’ Voir aussi Bonfinius, p. 146. 64 Ibidem, p. 510; Dlugosz, coi. 800. 65 Apud, N. Stoicescu, P. P. Panaitescu, loc. cit. La plupart des historiens ayant étudié la campagne de 1444 souscrivent au raisonnement du prince valaque et concluent que si le roi avait écouté son conseil, la chrétienté aurait pu éviter la défaite de Varna. Il valait mieux abandonner l’expédition que de courir vers un éventuel désastre. Mais le point de vue du commandement croisé s’impose. Le traité de Seghedin fut rendu publiquement caduc par le roi Vladislav et il s’engagea devant l’Europe entière à poursuivre la lutte contre les Turcs. La frontière ottomane franchie, plusieurs villes situées sur le territoire de l’empire furent conquises et les hostilités furent entamées. Byzance était informée que l’armée terrestre avançait pour la délivrer du blocus islamique et une flotte croisée rassemblée après autant de difficultés financières et diplomatiques attendait depuis plusieurs mois aux Détroits l’arrivée des forces royales. Il fallait donc continuer la marche et profiter du fait que l’armée ottomane se trouvait toujours bloquée en Anatolie. On ne pourrait pas abandonner cette expédition du jour au lendemain parce que sur le futur champ de combat, l’armée turque aurait la supériorité numérique. Durant la longue campagne ils l’avaient toujours eue sans remporter la moindre bataille. Mais pour arriver aux prises avec les forces de Murád II il fallait que celles-ci franchissent le blocus instauré par la flotte croisée. 66 Orujd bin Adil, p. 55-56; Chroniques Anonymes, p. 183; Lufti Pacha, dans Cronici turceşti, p. 241.

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