Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

44 Emmanuel C. Antoche l’avait convaincu du danger qui menaçait son empire55. Il rassembla en hâte une partie de son armée anatolienne estimée à 20-25.000 hommes et se dirigea ensuite vers les Détroits avec la ferme intention de rompre le blocus instauré par la flotte ennemie et de faire passer ses forces sur la rive européenne. Le sultan profita d’une forte tempête qui se déclencha dans la Marmara, dans la soirée de 26 octobre et qui dispersa les navires ennemis. Avec l’aide des Génois, rivaux des Vénitiens, qui lui fournirent les embarcations nécessaires, il franchit le Bosphore durant deux jours et deux nuits, le 27-28 octobre 1444. Les galères chrétiennes qui eurent du mal à manoeuvrer leur rassemblement furent empêchées d’intervenir par l’artillerie d’Anadolu Hisar qui ouvrit un feu violent56. Nicopolis forteresse maudite du Danube. Nicopolis était protégée par des tours, de fortes murailles57 et par une garnison ottomane commandée par Dogan bey, un officier vieux et expérimenté qui avait participé à de nombreuses campagnes en Europe et Asie. “A revenir a ma matière, quant le roy de Honguerie et son ost fu arrivez devant la ville de Nicopoly, il se logia par grant ordonnance, et tantost fist commencier .IL belles mines par dessoubz terre, les quelles furent faites et menees jusques a la muraille de la ville, et furent si larges que .111. hommes d’armes pouoient combatre tout d’un front. Si demoura a cellui siege bien .XV. jours.”58 Tous les assauts de vive force échouèrent devant la résistance acharnée des défenseurs. Le commandement croisé dut se résigner à changer le siège en blocus, et à attendre de la faim le résultat que les attaques violentes n’avaient pu donner. Et c’est ainsi que les chrétiens s’abandonnèrent dans leur camp à une vie licencieuse: “Nos chevaliers qui l’emportaient sur tous les autres par leur puissance et leur noblesse, faisaient bonne chère et s’invitaient tour à tour à des splendides festins dans leurs tentes ornées de peintures. ... Ils se plongeaient avec ardeur dans des plaisirs coupables, au mépris de la discipline militaire et au risque de compromettre le succès de l’expédition.”59 C’est dans cette atmosphère de fête perpétuelle que Bayazid “prince sage et avisé, qui craignait Dieu, selon les croyances superstitieuses des Turcs”60 marcha sur Nicopolis à la tête d’une puissante armée pour livrer bataille aux forces ennemies. La forteresse fut sauvée. 55 Orujd bin Adii, p. 55-56. 56 Anchiennes Cronicques d’Engleterre, p. 89-92; Ducas, p. 276. A consulter aussi C. Diaconescu, p. 27-29; F. Babinger, Von Amurath zu Amurath. Vor-und Nachspiel der Schlacht bei Varna (1444), p. 250-252; M. Chasim, op. cit., p. 306-308; I. Minea, p. 243-245; J. Paviot, op. cil., p. 129-137. 57 Chronique du Religieux de Saint-Denys, p. 495. 58 Le Livre des Faits..., p. 102. 59 Chronique du Religieux de Saint-Denys, p. 497, 499. Voir aussi les propos de Delaville le Roulx, p. 256: “Festins, jeux, débauches, fêtes de toutes natures se succédèrent sans interruption, au détriment de la discipline que les exemples venus de haut ruinèrent jusque dans les derniers rangs de l’armée. Aucune des précautions nécessaires pour garder le camp n’était prise ; les espions ne s’acquittaient pas de leur mission, le service d’éclaireurs était nul ; les habitants, excédés de la présence des gens de guerre, ne se souciaient pas de les informer des mouvements de l’ennemi, et l’armée vivait dans une insouciante sécurité.” 60 Chronique du Religieux de Saint-Denys, p. 499.

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