Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)
Cruciada Târzie
34 Emmanuel C. Antoche II, d’où le péril pour l’ensemble des troupes ottomanes de ne pouvoir plus franchir les Détroits et de passer en Roumélie à un moment décisif pour l’existence de l’empire. Cette faiblesse passagère des Ottomans, cette crise survenue en 1443- 1444 qui faillit leur coûter la perte des provinces européennes ne se renouvellera à nouveau qu’au cours des guerres russo - turques du XIXe siècle. La bataille de Varna se révéla à la longue décisive par ses conséquences dans l’histoire des peuples balkaniques. Elle. représenta aussi l’échec d’une “entreprise européenne avec la participation du Saint-Siège, de Venise, de Raguse, des Français de Bourgogne, des Polonais, des Hongrois, des Roumains et des Byzantins. C’était là une entreprise conçue sur une échelle très vaste et conduite jusqu'à un certain point par une collaboration pan-chrétienne”8. Le renseignement stratégique que les Ottomans avaient appris était de ne plus jamais se laisser surprendre sur la défensive à l’intérieur de leurs frontières, notamment aux approches de la ville capitale et de leurs bases logistiques. Ce fut aussi la dernière bataille dans laquelle ils ont du défendre l’épicentre de leurs conquêtes dans la Roumélie. Quatre ans plus tard à Kossovopolje ( le 17-19 octobre 1448), malgré un combat acharné de trois jours marqué par la résistance héroïque des troupes hongroises et de ses alliés, la supériorité militaire des Ottomans est plus que jamais évidente. Ils l’emportent à nouveau, victoire qui représente à son tour un tournant dans le rapport des forces entre les Chrétiens et l’Islam sur le front européen, car l’empire passe militairement à partir de cette date à une offensive continuelle, notamment sous les règnes des sultans Mehmet II (1451-1481), et Soliman le Magnifique (1520-1566). de prononcer une condamnation morale, d’autant moins que le jeune monarque tomba héroïquement dans la défense de la chrétienté, précisément.” in: Autour de ta croisade de Varna, p. 157, mais aussi p. 146-155, avec une minutieuse analyse des sources. Idem, Un moment décisif de l’histoire, p. 114- 115. Parmi les historiens qui arrivèrent à la même conclusion que Pali nous renvoyons à D. Angyal, p. 519-520; Idem, Le traité de paix de Szeged avec les Turcs (1444), p. 255-268; Dabrowski, p. 45; Idem, Wladyslaw I Jagiellonczik, p. 151-155; Idem, La Pologne et l'expédition de Varna en 1444, p. 59-65; Inalcik, loc. cit.; Chasim, 276-289; Djuric, p. 344-345; Babinger, p. 232-241; Minea, p. 237; Housley, p. 87. Quant à Halecki, La croisade de Varna, p. 490-491, il écrit au sujet du monarque: “Or, malgré son âge si jeune - il avait à peine vingt ans - et la facilité d’ailleurs tout hypothétique, avec laquelle il se serait prêté aux influences de son entourage, il est extrêmement risqué de lui attribuer une telle légèreté, l’accusant non seulement d’un manque absolu de loyauté, mais même du sens de responsabilité le plus élémentaire.” Selon l’historien polonais, Piccolomini était l’homme des Habsbourg et Dlugosz partisan du Concile de Bâle, donc tous les deux étaient inclinés à critiquer le jeune souverain. Ibidem, p. 491. Voir aussi l’autre travail important de O. Halecki, The Crusade of Varna. A Discussion of Controversia! Problem, loc. cit. où il reprend ses arguments dans une analyse plus approfondie. Pour la défense de Vladislav se prononça aussi au début du siècle, l’historien polonais A. Prochaska, Uwagi krytyczne o klesce Warnenskie, p. 1-53, Th. V. Tuleja, p. 271, et dernièrement, Colin, p. 361. Dans Geschichte des Osmanischen Reiches, p. 440-441. lorga ne croit pas lui non plus à la ratification du traité mais trois décennies plus tard convaincu par les arguments avancés par Fr. Pali, il écrit dans Histoire des Roumains et de la romanité orientale, t. IV, Les Chevaliers, Bucarest, 1937, p. 95: “le traité fut annulé par le roi, qui ne se rendant pas compte que sa sagesse n’était pas égale à son incontestable vaillance de jeune prince agile et aventureux signait luimême sa condamnation à mort”. 8 Fr. Pali, Un moment décisif de l’histoire du sud-est européen, p. 118.