Alpár Ágnes: A cabaret - A fővárosi kabarék műsora, 1901-1944 (MSZI, Budapest, 1978)
Négy nyelvű résumé
à Berlin, Jenő Zoltán fonde la Scène Bigarrée (Tarka Színpad), dans un local au rez-de-chaussée de l'Orfeum Municipal (le Théâtre Municipal d'Opérette de nos jours), à Budapest, mais cet établissement ne fonctionne que pour une année. L'année prochaine, plus exactement le 17 juin 1902, Reinhardt amène à Budapest l'ensemble de son Schall und Rauch et présente, pendant une tournée de quatorze jours, son répertoire complet. Mais même cet exemple ne déclencha pas une mode similaire en Hongrie et il fallait encore attendre des années pour que le genre nouveau prenne des racines dans la capitale. C'est seulement en 1907 que s'est constitué à Budapest le premier cabaret hongrois permanent, la Bonbonnière mais à partir de cette date, la chaîne des cabarets plus ou moins durables est restée ininterrompue. Le terme français du „cabaret" a été adopté par la langue hongroise („kabaré"), pourtant, la variante hongroise diffère sous certains aspects de ses précurseurs occidentaux. Voilà comment en parle plus tard le grand poète et écrivain Dezső Kosztolányi: ,,Notre cabaret ne fait pas appel à l'esprit gaillard, à la rosserie charmante des guinguettes estudiantines du Montmartre, il n'est pas sanglant, morbide, hallucinant, comme son parent de Berlin et ne fait pas étalage d'une fade frivolité petit-bourgeoise à la manière de Vienne. Dès le début, il a été plus ambitieux, plus littéraire, plus raffiné que tous les autres. Nous l'avons aménagé avec tout le luxe spirituel d'un petit peuple. Nous n'avons guère d'auteur important dont le nom n'ait pas figuré sur ses affiches et quant aux auteurs, ils ont tous considéré ça comme une honneur, car au lieu de descendre jusqu'au genre, ils l'ont, par contre, élevé à leur niveau." Dans le cabaret Scène Moderne (octobre 1907) le visage particulier du cabaret hongrois peut être reconnu des les premiers mois. La structure du programme se modelait sur celui de Berlin, mais en plus des scènes, des monologues et des poèmes, on honorait également la chanson à la française, grâce surtout à une comédienne exceptionnelle: Vilma Medgyaszay qui avait le don de conquérir notre public à cet art. Cependant le cabaret hongrois a donné vie aussi à un emploi nouveau et tout particulier, celui du présentateur (dit en hongrois: conférencier) qui reste, jusqu'à nos jours, l'animateur proprement dit du genre. Tandis qu'après la retraite de la Medgyaszay la chanson passait à Parrière-plan, le texte du présentateur devenait de son côté d'une importance primordiale. Et pareillement à la longue chaîne des grands chansonniers français, des personnalités de grande envergure sauvegardaient chez nous les traditions, l'importance et la continuité du tôle du présentateur, à partir d'Endre Nagy et plus tard de László Békeffi et de Szilárd Darvas jusqu'à nos contemporains Dezső Kellér et János Komlós. Le cabaret hongrois avait, dès ses débuts, une prédilection spéciale pour la critique politique et sociale, il réagissait, avec la vitesse du journalisme, aux 4l* 643