Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Sándor Hevesi: La nouvelle Tragédie de l'homme
Lorsque, dans le prologue céleste, le Seigneur remet à Lucifer les deux pommiers édéniques, ceux-ci, se trouvant en bas dans l’Eden, s’éclairent mystérieusement et quand Eve saisit un fruit, le ciel s’assombrit et la voix du Seigneur qui vient des nues sonne tristement. Lorsque Pierre concole Sergiolus (Adam) lui annonçant que le Seigneur a entendu sa prière, le ciel se fend, un rayon de lumière descend et dessine une croix aux nuages. Dans la nouvelle Tragédie, le Seigneur est constamment présent et c’est ainsi que sera aussi constamment présent l’esprit de Madách. Il va de soi que le nouveau cadre scénique implique de nouvelles exigences sur le plan du jeu des acteurs. Du fait que les pauses qui séparent les tableaux seront plus courtes (ce qui permettra de donner plus de cohésion à la relation rationnelle qui unit les tableaux), les protagonistes devront s’employer davantage pour faire vivre leurs rôles. Car les rôles d’Adam, Eve, Lucifer ne sont pas comme les autres qui comportent des points de chute. Chacun de ces rôles est presque entièrement composé de points culminants, aussi l’acteur doit-il être constamment lancé, chauffé à blanc. Mais ce sont justement de telles tâches qui font vivre le Théâtre National. Ces créations feront des premières toujours neuves et allumeront toujours en nous la fièvre des grandes soirées théâtrales. Sándor Hevesi (Réflexions sur la création de 1926) 35 I I