Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Antal Németh: Une vie au service de la Tragédie de l'homme
UNE VIE AU SERVICE DE LA TRAGÉDIE ÉS L’HOMME (Extraits) Pour un metteur en scène de théâtre, il n’est pas de tâche plus passionnante que de monter une oeuvre que l’auteur n’avait pas primitivement destinée au théâtre. Les grands poèmes dramatiques, comme Faust, Peer Gynt, Tragédie de l’homme, etc., constituent les grandes épreuves du théâtre et leurs représentations doivent être autant de fêtes de l’art dramatique. Voir de telles oeuvres au théâtre était pour moi, dès mon jeune âge, une fête. Je m’y préparais par une lecture attentive préalable du texte et j’avais très tôt pris l’habitude de comparer mes idées nées de la lecture à la réalisation théâtrale. Ces comparaisons tournaient nécessairement à la déception à partir du moment où j’étais déjà capable, grâce à mon expérience générale acquise, de me faire des idées théâtrales concrètes sur les poèmes dramatiques en question. J’avais souvent l’impression de voir des oeuvres mutilées, amputées de quelque membre pour les besoins pratiques de la mise en scène. Comment faire pour éviter que la scène soit un ht de Procruste pour le poème dramatique? Comment élargir les formes de l’expression théâtrale pour contenir les oeuvres de telles dimensions? Voilà le problème qui m’intriguait, me préoccupait depuis toujours et, je puis affirmer que c’est en y réfléchissant que j’étais petit à petit devenu homme de théâtre. La réflexion constante et toujours plus approfondie avait fini par m’éclairer sur la structure intime de l’oeuvre madáchienne dont l’expression scénique devrait, dans mon esprit, faire accéder le public, d’une manière spontanée, à une perception plus profonde du spectacle. Voilà l’idée qui avait présidé à la conception de ma mise en scène de 1937. Une occasion exceptionnelle m’a même été offerte de la mettre à l’essai grâce à une invitation d’un théâtre étranger. 36