Folia Theologica 21. (2010)
Erdő Péter: Le rapport entre l'Eglise et l'Etat dans la théologie de l'Eglise Catholique
16 Péter ERDŐ Ecclesiarum sur les charges des légats du pape24. La liberté religieuse doit être garantie par l'Etat en raison de la dignité humaine. Les conventions entre l'Etat et l'Eglise sont toujours considérées comme un moyen approprié de régulation des relations et de la collaboration25. IV. Liberté religieuse dans l'Etat et fidélité à la foi ORTHODOXE DANS L'EGLISE - UNE DISTINCTION NATURELLE Le Concile Vatican II a solennellement déclaré intervenir pour la liberté religieuse, non pas parce qu'il rejette la signification et le contenu objectif de toutes les religions et convictions, mais parce qu'il s'incline devant la liberté donnée par Dieu et la dignité de la personne humaine. La déclaration du Concile « Dignitatis humanae » est le document principal dans lequel l'enseignement sur la liberté religieuse se trouve. La déclaration du Concile essaie de répondre à deux questions essentielles, liées entre elles. La première est la question de la liberté de la décision de conscience sur la vérité fondamentale de la religion. La deuxième est celle de la pratique libre de la religion dans la société. Le fait que le thème de la liberté religieuse apparaisse, est étroitement lié à la consolidation et la diffusion du concept des Droits de l'Homme dans les Temps Modernes. Le document conciliaire mentionné explique de façon explicite : « en traitant de cette liberté religieuse, le saint Concile entend développer la doctrine des Souverains Pontifes les plus récents sur les droits inviolables de la personne humaine et l'ordre juridique de la société » (DH 1,3). Le Concile parle de la liberté religieuse comme une valeur que le droit civil doit reconnaître et estimer (DH 2,2). L'exigence de la liberté religieuse s'adresse donc à l'Etat et à la société civile. Ces derniers doivent reconnaître ce droit et en garantir la pratique. Selon l'enseignement du Concile, son fondement est la nature de l'homme et sa 24 Motu proprio Sollicitudo omnium Ecclesiarum (24 iun. 1969), Prologus: AAS 61 (1969) 476: Neque est infitiandum finem Ecclesiae et Rebus Publicis propositum propositum diversi esse ordinis, atque Ecclesiam et Civitatem, in suo cuiusque ordine, esse societates perfectas, ac propriis inde pollere iuribus et mediis, suisque úti legibus, quacumque uniuscuiusque pater provincia. 25 Cfr. par ex. Mantl, W., Kirche und Staat, 1367.