Folia Theologica 10. (1999)
Jozef Krzywda: La famille - l'Eglise familiale en tant que postulat et conséquence de l'alliance matrimoniale
L’EGLISE FAMILIALE 73 cette institution, créée par la volonté de Dieu, est durable, aussi face à la société28. Bien-sûr, le mariage lui-même en tant que tel, apparaît comme une valeur primordiale aussi bien dans l’ordre de l’existence que dans celui de l’activité. En effet seulement les conjoints sont les sujets de cette réalité grâce à laquelle est créée la famille, et dans une perspective plus lointaine, la société. C’est pour cela que le Code du Droit Canonique en définissant l’union matrimoniale met l’accent sur l’union de la vie dans sa totalité29. Plus loin, nous prenons lecture d’une constatation de grande importance: cette union primaire et cette toute nouvelle union matrimoniale n’est pas issue d’une volonté arbitraire, c’est-à-dire ne dépend pas du jugement humain, ce qui garantit la dignité, la durabilité, la paix et la prospérité de la famille et de toute la société humaine30. Donc, aussi bien dans sa forme que dans son contenu, l’acte de l’union matrimoniale par rapport aux autres accords et aux contrats humains, est un acte sui iuris. C’est un acte privilégié, grâce auquel l’être en tant qu’homme peut réaliser le lien qui résulte de l’amour de Dieu pour l’homme et sur la base duquel est créé ce lien spécifique qu’est le mariage uniquement par le don réciproque de l’un à l’autre. Les buts de cette union sont l’amour conjugal et l’amitié conjugale. Seulement par un don réciproque, entier, intégral et total des êtres, l’alliance du mariage est constituée, seulement cette union d’un homme et d’une femme est capable de créer la possibilité de leur plein développement et de leur épanouissement dans le cadre de l’alliance matrimoniale31. Il semble que les craintes que l’on risque, découlant de ce don intégral de la perte de sa propre personnalité sont plutôt une intervention idéologique qui n’existe pas dans la réalité. Il faut remarquer que l’acte pur de ce don et l’acceptation de l’un par l’autre, ne demande en aucun cas de renoncer à sa propre liberté, à son originalité et à sa propre responsabilité. 28 Ibidem 29 CIC, can. 1055, §.l. 30 Cf. Gaudiudm et spes, 48 31 Ct. J.M., SERRANO RUIZ, Ispirazione conciliare nei principi generali del matrimonio canonico, in: II codice dei Vaticano II, matrimonio canonico, Bologna, 1985, p. 39-40.