Folia Theologica 8. (1997)

Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos

TRANSFIGURATION DU COSMOS

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résurrections-saluts. Ambroise ne semble pas s’intéresser au sort de ceux qui sont ainsi destinés au châtiment.”

Tran Van Toan ajoute que cette doctrine ambrosienne (des deux résurrections) prend racine dans une longue tradition; elle semble s’inspirer d’Origène. Et de nouveau il fait, dans la conclusion, cette affirmation sans justification: „Le point de départ de l’anthropologie d’Ambroise se situe dans la tradition platonicienne, selon laquelle l’homme véritable c’est l’âme, immortelle par essence. La foi chrétienne l’a conduit à quelques écarts (je souligne, F. Sz.) par rapport à cette tradition.” Fleureusement, dans le résumé de l’étude, il est plus près de la vérité: „La foi biblique le conduit à la révision de son anthropolgie trop dualiste, et de la notion même de l’immortalité. Il ne s’agit plus de l’immortalité de l’âme seule, mais de l’homme tout entier.”14

La résurrection et la transfiguration du cosmos

Retournons maintenant au numéro 102 de Exc. II, qui nous intéresse le plus. Ambroise remarque d’abord que c’est un sacrilège (de la part des chrétiens) de ne pas croire à la résurrection. Car si nous ne ressuscitons pas, „le Christ est mort pour rien” (Gai 2,21); „s’il n’y a pas résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité” (ICor 15,13).

„Si enim nobis non resurrexit, utique non resurrexit, qui, sibi cur resurgeret, non habebat.”

D’après Ambroise, notre résurrection est liée à celle du Christ, comme à sa cause. Mais il ajoute quelque chose à cette position traditionelle: c’est notre résurrection qui est la raison d’être de celle du Christ: c’est pour nous que le Christ est ressuscité. C’est le sens du nobis et le sibi. L’interprétation de ICor 15,13, cité par Ambroise, est double (Bible de Jérusalem). Si l’on nie la résurrection des morts, on nie aussi le cas particulier qu’est la résurrection du Christ. Autre interprétation: la résurrection du Christ n’a plus de sens. Mais cette considération n’intervient qu’au v. 20: „Mais non; le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis.”

14 Tran VAN TOAN, pp. 149-150. - Peut-être, l’auteur a tenté de justifier cette affirmation dans sa thèse, mais dans cet extrait, elle n’est pas fondée.