Folia Theologica 7. (1996)

Péter Erdő: Libéralisation de la societe civile et responsabilite de l"Église catholique en Hongrie

6 P. ERDŐ problèmes juridico-canoniques dans les Églises particulières de cette région peuvent, peut-être, jeter quelque lumière sur la nature, sur le contexte ecclésial et sur le fonctionnement du droit canonique en général. La science canonique de cette région, plus ou moins survivante, plus ou moins détruite physiquement ou culturellement2, a dû affronter un double défi: d’une part la possibilité de contribuer à la réorganisation des relations entre l’Église et l’État, et, d’autre part, la possiblilité de réorganiser la vie et le ministère de l’Église même. Dans ce qui suit je voudrais présenter un exemple concrèt: la Hongrie. II. Les nouvelles relationsjuridiques entre l’Église et l’Etat 1. Observations historiques Pour mieux comprendre ce qui a changé dans les relations juridiques entre l’Église catholique et l’État en Hongrie, il faut jeter un coup d’oeil sur la structure de ces rapports avant la seconde guerre mondiale. Le système de droit ecclésiastique de l’État hongrois avant la guerre était un ensemble de normes extrêmement compliqué. Il n’y avait pas de constitution écrite du pays, ni de code civil, ni même de concordat en vigueur signé avec le Saint-Siège. Le concordat autrichien de 1855 était considéré comme illégitime par les juristes hongrois3, parce que contraire à la souveraineté de la nation hongroise, une souveraineté qui persistait dans la théorie et qui avait été reconnue aussi pendant la période des Habsbourg, mais qui n’était pas prise en considération par la Cour de Vienne au moment de la conclusion du concordat, concordat qui avait été défini dans une atmosphère d’oppression complète, après l’échec de la guerre d’indépendence hongroise contre l’Autriche en 1848-1849. Après la réconciliation de la nation hongroise avec la dynastie Habsbourg en 1867, le point de vue de ces juristes a déterminé la politique hongroise. 2 Cf. Péter ERDŐ, Der Stand der kanonistischen Forschung in Ungarn, in Eilsch­rift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte, Kanonistische Abteilung 80 (1994) 451-463. 3 Pour l’attitude de l’église hongroise voir Gabriel ADRIÁNYI, Die Stellung der un­garischen Kirche zum österreichischen Konkordat von 1855, Roma 1963.

Next

/
Oldalképek
Tartalom