Folia Theologica 1. (1990)
Jean Beyer: Les Mouvements nouveaux en Église
26 J. BEYER 2. Reconnaissance de l’autorité ecclésiale C’est ce problème de la reconnaissance par l’autorité ecclésiale qu’il nous faut aborder ici. Il est particulièrement délicat. Le seul fait que des fidèles se réunissent, ne fait pas difficulté. Ce droit leur est reconnu par l’Eglise. Le Concile l’a souligné (AA., n 19d; PO., 8c); le Code nouveau l’a affirmé sans hésitation (cc. 215, 225 § 1; 278; 299 § 1.) Mais le problème majeur est celui des compétences. Non seulement ces mouvements, comme type de vie associative, sont nouveaux; ils sont nombreux, mais ils ne se limitent pas comme tels à une seule catégorie de fidèles. C’est cette richesse d’appartenances diverses qui rend leur approbation difficile. Les compétences des dicastères romains séparent les états de vie et les charges — évêque, clergé, vie consacrée, évangélisation, laïcat — alors qu’un mouvement les réunit. On peut donc souhaiter un document pontifical qui approuve cette nouvelle forme de vie associative (voir le c. 605) et lui donne une loi-cadre qui permette non seulement la rédaction de leurs statuts, mais leur approbation par une instance compétente, vu qu’ils ne peuvent dépendre d’un seul dicastère. Il est cependant prévu dans la Constitution Apostolique „Pastor Bonus” [A.A.S., 80 (1988)865] la formation de commissions interdicasterielles, même stables pour traiter des matières relevant actuellement de la compétence de diverses Congrégations ou Conseils. Cette solution semble insuffisante pour pouvoir, en connaissance de cause, ériger ces mouvements ecclésiaux et approuver leurs statuts. 3. Mouvements et associations de fidèles Pour le moment le statut d’„association des fidèles” semble le meilleur pour ne pas mettre en danger leur identité. Comme telles, ces associations peuvent être approuvées par un évêque diocésain, si elle est diocésaine — ce qu’elle est toujours à ses débuts — (c.312 § 1); ainsi approuvée elle peut s’étendre même en divers pays. Si son but est supra-diocésain et son existence nationale, une association doit être reconnue par la Conférence des évêques, ce qui l’a fait dépendre du secrétariat de cette Conférence, instance peu qualifiée pour prendre une telle responsabilité. Si l’association est universelle, son érection et