Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 17 cueillie avec joie par l’Eglise catholique28. Cette communion ouverte fut néan­moins suspendue le 1er novembre 1986. Le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe justifiait son retrait par le fait que “cette pratique ne s’était pas répandue”29. Comme pour les catholiques, les orientaux séparés tiennent que le mystère eucharistique est le sommet {apex) de l’unité et la nourrit mais n’est nullement un moyen pour atteindre ce but30. Comme le notait l’Archevêque orthodoxe Georges Wagner dans sa Lettre sur 1’intercommunion'. Nous ne pouvons pas ne pas remarquer la coïncidence essentielle qui existe entre ces déclarations (de la part du Pontife romain insistant sur le fait que l’intercommunion entre chrétiens séparés n’est pas la réponse au Christ appelant à l’unité parfaite et que le partage de l’eucharistie présuppose donc l’unité dans la foi) sur le problème de 1’intercommunion et le point de vue orthodoxe tradition­nel qui a été exprimé, par exemple, dans la Déclaration de l’Assemblée perma­nente des Evêques orthodoxes d’Amérique (Standing Conference)31. Dans cette Déclaration il a été clairement dit que le mystère eucharistique est le but (l’achèvement) de l’unité et non pas un moyen pour atteindre ce but32. vieux-ritualistes en Union Soviétique qui, par suite de l’absence éventuelle d’églises de leur confession, sont amenés à s’adresser à l’Eglise orthodoxe. Il s’agit donc d’une décision rele­vant de ce que l’on appelle en droit canonique orthodoxe l’économie. P. de Chersonese, Communiqué de l’Ordinaire du patriarcat de Moscou en France, DC 67 (1970) 293. 28 “La récente décision (de permettre dans le cadre des liturgies orthodoxes russes qu’on donne la communion aux catholiques) constitue une réponse aux possibilités offertes aux or­thodoxes par les catholiques de communier dans l’Eglise catholique... Cette décision est très importante, car c’est la première fois qu’une Eglise orthodoxe accepte la réciprocité en cette matière...” J. Willebrands, “Œcuménisme 1969-1970, Conférence du Cardinal Wille- brands, Président du Secrétariat pour l’Unité des Chrétiens”, DC 67 (1970) 886. 29 En vérité, le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe jugeait qu’il était préférable d’annuler sa décision jusqu’à ce que ce problème soit tranché par l’ensemble de l’orthodoxie. Cf. X, “L’admission des catholiques aux sacrements: le Saint Synode suspend sa décision de 1969”, DC 83 (1986) 1145. 30 Ceci est le plus clairement affirmé dans le Document Report on Intercommunion de Worcester du 5-6 mai 1971: “La Chiesa ortodossa s’è sempre opposta a qualunque forma d’intercomunione sacramentale... la prassi dell’intercomunione puô danneggiare molto l’ecumenismo, sia ehe riduca i sacramenti ad un atto pio d’associazione (fellowship) che non implica l’impegno verso la piena unità, sia ehe erei un’illusione di un’unità che in realtà non esiste ancora.” Cité dans Lanne, “Communicatio” (nt. 1 ), 904. Dans le même sens, la Synthèse de dialogue entre luthériens de Finlande et orthodoxes russes de mars 1970: “L’unità nell’eucaristia è la manifestazione più profonda dell’unità della Chiesa. Perciô non si puô ser­vire dell’eucaristia corne di uno strumento per produrre l’unità a causa delle notevoli diffe- renze dottrinali ehe esistono fra le chiese.” Gruppo di dialogo fra luterani di Finlandia e ORTODOSSI RUSSI, Prima sintesi dei dibattiti teologici ufficiali, Sinappi Turku 19-22 marzo 1970, EO vol. IV n° 471. 31 Cf. Assemblée , Déclaration (nt. 12), 25. 32 Wagner, “Lettre” (nt. 13), 323. Bien sûr, il ne faut pas écarter la valeur réelle d’une com­munion spirituelle en participant à la Divine Liturgie orientale séparée, à la vénération des icô-

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