Folia Canonica 9. (2006)
STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie
14 GEORGES RUYSSEN Telle est aussi l'affirmation du Document de l’Assemblée extraordinaire jubilaire de l’Eglise orthodoxe russe sur le dialogue œcuménique intitulé Principes fondamentaux régissant les relations de l’Eglise orthodoxe russe avec l’hétérodoxie'. L’unité de l’Eglise est avant tout unité et communion dans les sacrements. Mais l’authentique communion dans les sacrements n’a rien de commun avec la pratique appelée intercommunion. L’unité ne peut se réaliser que dans l’identité de l’expérience et de la vie dans la grâce, dans la foi de l’Eglise, dans sa plénitude de la vie sacramentelle dans l’Esprit Saint (n"2.12)16. Le principe est que pour les orientaux séparés/orthodoxes les fidèles sont, de par la communion au Corps et au Sang du Christ, forgés en une unité mystique et sanctifiante dans le Christ. L’unité ecclésiale se trouve donc dans un lien indissoluble avec la célébration de l’eucharistie, dans laquelle les fidèles, par la communion à l’unique Coips du Christ, sont rassemblés dans un Corps un et universel. Emmanuel Lanne note que, si pour l’Eglise catholique le primat de l’Evêque de Rome est le signe visible de l’unité ecclésiale dans la foi et la charité, pour les Eglises orthodoxes, où un tel type de primat n’existe pas, la “communion est (d’autant plus) le signe visible suprême de l’unité de l’Eglise”17. Pour cette raison, le concept d’intercommunion n’a pas de place dans l’ecclésiologie orthodoxe.18 “Il y a seulement communion et non-communion.”19 16 Assemblée extraordinaire jubilaire de l’Eglise Orthodoxe, Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l’hétérodoxie, DC 98 (2001) 378-379. I7Lanne, “Communicatio in Sacris” (nt. 1), 903: “... per le chiese ortodosse, la comu- nione... è il supremo segno visibile dell’unità della Chiesa. Mentre nella chiesa cattolica Roma, a ragione del primato dei successore di Pietro, tiene il molo ’catalizzatore’ della comu- nione cattolica, nell’Ortodossia, dove non esiste un primato della stesso ordine, la celebra- zione eucaristica è ancora phi sentita come l’espressione suprema della piena adesione ecclesiale. Pertanto essa non ammette che basta la validità delle ordinazioni, dei sacramenti, della successione apostolica per consentire una comunione sacramentale con cristiani di altre chiesc, anche della chiesa cattolica...” Cf. aussi E. Lanne, “Quelques questions posées à l’Eglise orthodoxe concernant la communicatio in sacris dans l’eucharistie”, Irenikon 72 (1999) 449. “Pergli ortodossi ’comunione’ implica un’unitàmisticaesantificante creata dal corpo et dal sangue di Cristo, che li rende un unico corpo e un unico sangue con Cristo, e perciô non vi devono essere differenze nella fede. Vi puô essere comunione solo fra chiese locale ehe hanno un’unità di fede, di ministère e di sacramenti. Per questo motivo il concetto di ’intercomu- nione’ non ha posto nella ccclesiologia ortodossa.” Commissione dottrinale mista angli- CANA - ortodossa, Rapporto Dublino 1984, EO vol. I n°464. Ceci fut repris dans le dialogue entre anglicans et orthodoxes aux Etats-Unis, cf. Consulta anolicana-ortodossa negli USA, Dichiarazione suli 'eucaristia, gennaio 1988, EO vol. IV nüs 3010: “Gli ortodossi res- pingono lanozionedi intercomunione. ..’’“Les théologiens orthodoxes ont fait remarquer que le terme même d’intercommunion est impropre et soulève une grande difficulté, car la communion ensemble à la même table ne peut être précisément que la communion de l’Eglise