Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 15 En ce qui concerne ensuite l’identité entre communion dans la foi et commu­nion dans les sacrements, la condition essentielle pour une véritable communion dans les sacrements est l’identité de la vraie foi. La communion dans les sacre­ments— et par excellence dans l’eucharistie - exprime tout justement l’identité et l’unicité de la vraie foi que partagent les Eglises20. Dès lors, il ne peut y avoir communion ecclésiale, communion dans les sacrements et dans l’eucharistie qu’entre Eglises qui ont en commun la foi, le sacerdoce et les sacrements, comme manifestation et approfondissement de l’identité de la vraie foi2'. Comme le dit très clairement le Document Foi, sacrements et unité de l’Eglise préparé par la Commission mixte internationale entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe lors de leur rencontre à Bari en juin 1987: L’identité de la foi est donc un élément essentiel de la communion ecclésiale dans la célébration des sacrements... Lorsqu’il est acquis que les différences représen­tent un rejet des dogmes antérieurs de l’Eglise et ne sont pas de simples différen­ces d’expression théologique, alors on se trouve clairement confronté à une vraie division sur la foi. Il n’y a plus de possibilité de communion sacramentelle... La communion dans la foi et la communion dans les sacrements ne sont pas deux réa­une.” Bria, “Intercommunion” (cf. nt. 11), 221. Idem chez B. Gallaher, “La question de l’intercommunion: point de vue orthodoxe”, Unité des Chrétiens 138 (2005) 27: “Le préfixe ’inter’ dans la version moderne d’intercommunion normalise une situation anormale en sous-entendant que la communion peut exister entre deux Eglises séparées alors qu’elles de­meurent séparées dans leur foi et leur vie.” Cf. aussi N. A. Nissiotis, “Worship, Eucharist and intercommunion: an orthodox reflection”, Studia liturgica 2 (1963) 215. i9Gallitis, “Le problème” (cf. nt. 11), 206. Dans le même sens: “The Orthodox rejected altogether the term and conception of intercommunion... on the ground that there was neither communion in the one Church or no communion at all. A similar substantive position was held by the Roman Catholic Church...” G. Wainwright, “Intercommunion” in N. Lossky (ed.), Dictionary of the ecumenical movement, Genève 1991, 518. 20 Cette position fut défendue par Cyrille Argenti lors de l’Assemblée Générale du Conseil Œcuménique des Eglises àNairobi en 1976: “Celui qui a fait l’expérience de la communion ne peut plus parler d’intercommunion; celui qui a commencé à s’unir à ses frères au niveau de la plénitude du mystère de la foi ne saurait envisager de papillonner d’une communauté confes­sionnelle à une autre en ne s’intégrant qu’à moitié dans chacune; rechercher l’unité, c’est au contraire creuser sa foi en s’intégrant toujours plus profondément à l’assemblée des frères, et par elle au mystère du Christ ressuscité...” C. Argenti, “Unité des Chrétiens, conférence du Père Cyrille Argenti à l’Assemblée Générale du Conseil Œcuménique des Eglises”, DC 73 (1976) 174. En réaction à la position du Concile Vatican II sur la c.i.s., le Père Meyendorff écrivait: “L’Eglise ne peut admettre à ses sacrements ceux qui, consciemment, refrisent la plé­nitude de vérité chrétienne... Toutes les théories de l’intercommunion supposent donc soit une forme ou une autre de relativisme, soit une disjonction théologique entre la présence sa­cramentelle du Christ et sa révélation comme unique vérité”. P. MEYENDORFF, Orthodoxie et Catholicité, Paris 1965, 141. 21 C’est pour cette raison que sont vivement critiqués “ceux qui causent le scandale dans le milieu orthodoxe en entrant en communion sacramentelle inadmissible avec l’hétérodoxie”, (n" 7.3) Assemblée, Principes (cf. nt. 16), 382.

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