Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

12 GEORGES RUYSSEN I. Position des Eglises orientales séparées ou la communion “FERMÉE” Les orientaux séparés tiennent ferme à la doctrine de saint Cyprien de Car­thage, selon lequel il n’y a qu’une seule Eglise et une seule communion. Dès lors, la c.i.s. n’est de manière générale pas retenue, vu que la participation aux sacre­ments dans ces Eglises est en principe strictement limitée aux membres qui sont en pleine communion avec l’Eglise". Cette position fut clairement affirmée en 1965 par la Standing Conference, c’est-à-dire l’Assemblée de tous les Evêques orthodoxes d’Amérique: L’Assemblée permanente désire rappeler à ces fils de l’Eglise qui... œuvrent pour la réunification des Eglises chrétiennes que le mystère eucharistique cons­titue la fin et non un moyen pour rejoindre cette fin et que, par conséquent, toutes les décisions concernant la communion, prises par des personnes hors de l’Eglise orthodoxe, n’ont aucune signification, ni aucune valeur pour l’Eglise orthodoxe ou pour ses membres. La sainte communion ne sera demandée par ses membres hors de celle-ci, et ne sera pas donnée à ceux qui ne reconnaissent pas dans l’Orthodoxie leur Mère.11 12 11 Cf. J. Zizioulas, “La communauté eucharistique et la catholicité de l’Eglise”, Istina 14 (1969) 67-88; G. Gallitis, “Le problème de 1’intercommunion sacramentelle avec les non-orthodoxes du point de vue orthodoxe”, Istina 14(1969) 197-219; I. Bria, “Intercommu­nion et unité”, Istina 14 (1969) 220-231; K. Ware, “Communion and intercommunion”, So- bornost 7 (1978) 550-567 (l’auteur y présente un inventaire des prises de position orientales séparées en matière de c.i.s. en analysant leur fondement théologique); P. Bouteneff, “La Koinonia et l’unité eucharistique: un point de vue orthodoxe”, Irenikon 72 (1999) 614-630. Entre les orientaux séparés et les orthodoxes les points de vue au sujet de la c.i.s. ne diffèrent pas substantiellement. Nous traitons donc ces deux groupes ensemble, sauf indication expli­cite contraire de notre part. Notons que les Arméniens apostoliques sembleraient plus dispo­sés à laisser accéder des catholiques (orientaux ou latins) à leur communion eucharistique. D’après l’expérience de l’auteur lors d’une visite en Annénie au cours de l’été 2004, où les prêtres de la Cathédrale saint Grégoire lTlluminateur de Yerewan étaient disposés à lui donner la communion eucharistique dominicale. Bien sûr, rien ne permet de conclure qu’il s’agit d’une discipline officielle et généralisée en faveur des catholiques. Dans une tradition d’ouverture œcuménique qui caractérise l’Eglise arménienne apostolique, en raison de l’influence du Catholicos Nersès Shnorhali (1101-1173) et de l’Archevêque Nersès de Lam- pron ( 1153-1198), on pourrait parler d’une forme d’hospitalité eucharistique. “Eucharistie hos­pitality is offered at its altars to visiting Christians from other Churches in the Apostolic Succes­sion, and members of the Armenian Church are free to receive the Holy communion in these other Churches in turn; this reciprocal communicatio in sacris is especially common amongst Armenian Apostolic and Armenian rite Catholic laypeople.” P. M. COOKE, “The Armenian Church - A Guiding Light on the Ecumenical Highway?”, One in Christ 37 (2002) 80. I2ASSEMBLÉE PERMANENTE DES EVÊQUES ORTHODOXES D’AMÉRIQUE, Déclaration sur I'intercommunion, Le Messager Orthodoxe 29-30 (1965) 25. Cette Déclaration suivait de près la promulgation des Décrets conciliaires UR et OE qui prévoient la c.i.s. en faveur des

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