Csornay Boldizsár - Hubai Péter szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 96. (Budapest, 2002)

LIPTAY, ÉVA: Bandeau sur la tete

piqûre du scorpion: le verbe ssd évoque le geste éclair de l'animal attaquant sa victime et, en même temps, la douleur brûlante causée par la piqûre. D'ailleurs, ces deux effets caractérisent aussi les rayons (ssd.w) du soleil. Le défunt assimilé au fils de la déesse échappe à la piqûre du scorpion, c. Ssd: rayon du soleil. Dans le chapitre 882 (CT VIT, 93 c), le défunt est « l'aurore sur les bras du Grand » et « il traverse l'aurore de Rê, qui brille comme l'éclair ». Ce Grand peut être le dieu Chou qui, par l'acte du soulèvement et du support du ciel, devient le porteur du Soleil et de la barque solaire. 76 Le terme jhhw renvoie au phénomène lumineux précédant le lever du soleil/la création tandis que le mot ssd peut évoquer le premier éclat de la lumière qui suit ce phénomène. 77 Le texte fragmentaire du chapitre 748 mentionne « les deux filles du maître de ssd » qui sont « les déesses dans l'étoffe rouge des rayons jhhw ». Les deux déesses peuvent être les Deux yeux du Soleil ou la Double Couronne d'Horus pharaon. 78 Dans les Textes des Sarcophages, le terme ssd est donc étroite­ment lié au soleil et surtout aux rayons de l'astre. Il est aussi évident que « la lumière » (ssd) ainsi que « le bandeau » (ssd) sont en rapport avec le dieu Soleil sous son aspect de faucon brillant dans le ciel. Dans les Textes des Pyramides, les liens entre l'étoffe­ssd et le dieu Soleil sont évoqués par les formules relatives à l'œil d'Horus. Dans le sens de « lumière », ssd fut cependant en rapport avec le Faucon céleste (Horus fils de Rê et d'Isis) dès l'Ancien Empire quoique, dans certains contextes, seul l'effet brûlant redoutable de ssd fut accentué. A ce propos, le terme ssd.t (« fenêtre », « porte du sanctuaire ») mérite aussi de l'attention. C'est un endroit ou une embrasure permettant à la lumière de pénétrer dans l'intérieur d'un édifice à condition que « la ssd.t soit ouverte ». Dans une formule (CT II, 116 n), le défunt ouvre l&ssd.t de Rê. Puis, le texte suit : « J'ouvre la ssd.t de Rê. J'ouvre le chemin menant à la porte de la tombe pour pouvoir sortir et entrer et pour saluer Rê dans son disque ». Plusieurs textes parlent de l'acte « d'ouvrir les ssd.w du Faucon » . Dans le chapitre 61 (CT I, 258 a), 79 c'est le défunt assimilé à Horus qui l'ouvre. Dans un autre (CT VI, 322 h), 1 'habitant de la ssd.t est le dieu faucon Horus, fils d Tsis, « qui sépare la terre pour celui qui est dans sdb ». 80 On évoque aussi (CT VII, 52 q) le rituel pss ssd.t devant Sia-Rê. Le premier exemple évoque nettement la corrélation supposée et espérée entre le libre mouvement de l'âme du défunt (sortir de la tombe et y retourner) et la libre pénétration des rayons du soleil par une embrasure (ssd) ouverte. 76 Les bras et les épaules (rmn.wy) de Chou, évoqués comme les supports du ciel, jouent un rôle important dès les Textes des Pyramides. Cf. Derchain, Ph., RdE 27 (1975), p. 112. 77 Cf. Guilhou, M., op.cit., (n. 52), p. 121-124. 78 La Double Couronne du pharaon est « assemblée » avec l'aide de l'étoffe-y'n.v: Bommas, M., op.cit. (n. 39). 79 Cette formule des Textes des Sarcophages fut une des premières variantes du chapitre 71 du Livre des Morts. 80 D'après le texte complété par Faulkner {op.cit. (n. 70), pp. 256-257, et n. 5).

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