Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Secrets cachés au fond des réserves

dans une ville portuaire sous sa domination), 47 sans que les marchands aient fait escale pour les écouler dans les cités grecques de la côte ionienne. 48 Les lécythes étaient presque sans exception distribuées en Sicile, tandis qu'une partie des amphores était aussi destinée à satisfaire la demande sicilienne et était par conséquent vendue au pre­mier port italien (qui marquait le terme du voyage pour nombre de marchands), tandis que la majorité de ces vases traversaient le Détroit en compagnie de quelques lécythes pour arriver en Campanie où la demande était alors la plus élevée. Il se peut que plu­sieurs marchands venus de Grèce aient continué leur chemin pour les transporter eux­mêmes en Campanie, mais le cas devait être rare : il est beaucoup plus probable qu'elles y étaient acheminées sur des vaisseaux siciliens. Bien entendu, on ne peut pas exclure que quelques marchands aient transporté leurs marchandises d'Athènes jusqu'en Etru­rie (où la demande venait d'accuser une baisse subite), mais l'écrasante majorité des produits devait être néanmoins redistribuée en Campanie (ou peut-être même avant d'arriver dans cette province). 49 C'est sans doute à ce centre de redistribution que les expéditeurs italiens - parmi lesquels les marchands étrusques étaient beaucoup moins représentés après 480-470 av. J.-C. - pouvaient mettre la main sur les pièces de formes différents fabriqués par le même atelier pour des acheteurs surtout étrusques, qu'ils acheminaient ensuite vers le Nord par voie maritime ou terrestre. (Reste encore à prou­ver cependant que ces objets arrivaient en Italie par les vaisseaux des mêmes mar­chands qui transportaient les lécythes et les amphores « de Noie » d'Athènes.) Natu­rellement, ce long voyage par mer imposait parfois des haltes obligées, d'où les am­phores et lécythes sporadiques retrouvées à Ruvo, à Tarente, à Metaponte ou à Locri. (La découverte d'une lécythe précoce du Peintre de Berlin à Adria et celle d'une autre du Peintre de Providence à Numana sont sans rapport avec notre sujet proprement dit.) On ne saurait cependant négliger le fait que les vases de types différents du groupe de peintres en question ont été retrouvés - uniquement ou pour la plupart - à des sites étruriens ou adriatiques. Dans le cas du Peintre de Berlin, cela s'explique en partie par ce que ces objets datent essentiellement de sa première période, tandis que ses pièces portant les graffiti SI ont été exécutées dans une période tardive de sa carrière 50 coïn­cidant avec l'œuvre d'Hermonax et du Peintre de la lécythe de Yale. Pour ce qui est de cette double diffusion, force est cependant de prendre en compte qu'un même peintre ne travaillait pas nécessairement pour un seul atelier, qu'un même atelier ne produisait pas forcément pour les besoins d'un seul marchand, et qu'un même marchand pouvait suivre - même simultanément - des itinéraires parfois très différents. Toujours est-il que la concentration des vases de types différents décorés par les mêmes peintres, sur 47 Voir récemment Frederiksen, M., Campania (éd. Purcell, N.), Roma 1984, pp. 128-129 ; Ampolo, C, in Lo Stretto, crocevia di culture (Atti 26° Convegno di Studi sulla Magna Grecia), Tarante 1987 (publié en 1993), pp. 65-66. 4X Dunbabin, T. J., The Western Greeks, Oxford 1948, pp. 194-195; Vallet. G., in Vie di Magna Grecia (Atti 2° Convegno di Studi sulla Magna Grecia), Tarante 1963, pp. 122-135 et (pour les réponses aux objections) 190-191. 49 Morel, J.-R, in Forme di contatto e processi di transformazione nelle società antiche (Actes du colloque de Cortone. 1981), Pise - Rome 1983, pp. 568-570. 50 Signalé déjà par Johnston dans Trademarks, op. cit. (v. supra, note 42), p. 207.

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