Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)
SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Secrets cachés au fond des réserves
dans les ateliers mêmes de poterie ou parmi les échantillons envoyés au Pirée. 42 Directement ou indirectement, les ateliers se rendirent compte de leurs préférences et réagirent en conséquence. 43 L'un d'eux, qui depuis un certain temps comptait déjà parmi ses principaux décorateurs le Peintre de Berlin et qui devait aussi bénéficier de la collaboration du Peintre de Tithonos 44 mit l'accent, pour deux décennies environ, sur la fabrication et la décoration de lécythes et de petites amphores « de Noie » pour exploiter le nouvel essor du commerce italien des vases à figures rouges vers 490-480 av. J.-C. Ce fait est motivé - en premier lieu pour les amphores « de Noie », et dans une moindre mesure, pour les lécythes - par la hausse de la demande en Campanie et en Sicile. 11 paraît que - malgré maints exemples contraires - ni le sujet ni le style des décorations n'avaient à cet égard d'importance décisive : celles-ci étaient pour ainsi dire des marques de fabrique athéniennes et rehaussaient par conséquent la valeur des vases. Il est évident qu'un marchand - ou plusieurs - poussant les ateliers vers la spécialisation tendaient à se réserver le monopole de la vente de produits recherchés en Italie. Nous possédons peu de données relatives à des marchands se spécialisant dans la vente de certains types de vases, mais dans ce cas, un rapport est, du moins en partie, attesté par des documents écrits. L'une des inscriptions commerciales - qui est une variante du graffito SI et qui est peut-être le sigle d'un nom propre - se lit uniquement sur la base d'objets appartenant au groupe en question marqué par l'influence du Peintre de Berlin : à savoir sur des amphores « de Noie » mises au jour à Noie ou à Capoue, et sur les lécythes provenant de Sicile. 45 Vu la quantité des pièces retrouvées, il est fort invraisemblable que tous ces objets eussent été exportés par un seul et même emporos. Mais le fait que le site le plus abondant en amphores « de Noie » se trouve - après la ville éponyme, bien entendu - à Gela 46 semble indiquer que ces deux types de vases arrivaient de Grèce en Italie par l'intermédiaire de marchands du moins en partie identiques. Les vases embarqués à Athènes étaient transportés directement au principal centre de redistribution d'Italie (qui devait se trouver après 480 av. J.-C. à Syracuse ou 42 Sur le commerce des vases athéniens à cette époque, voir Casson, L., Expedition 21 (1979) n° 4, pp. 25-34; Hopper, R. J., Trade and Industry in Classical Greece, Londres 1979, pp. 49-52 ; Johnston, A. W., Trademarks on Greek Vases, Warminster 1979, pp. 48-55, id., Looking at Greek Vases (éd. Rasmussen, T. - Spivey, N.), Cambridge 1991, pp. 220-231 et 272-273 (bibliographie); Ampolo, C, AIONArchStAnt n. s. 1 (1994) pp. 29-35. Sur les sources littéraires antiques, voir l'ouvrage fondamental de Knorringa, H., Emporos, Amsterdam 1926 (repr. 1961). 43 Sur la signification du terme « atelier » dans ce contexte, voir Robertson, M., in Beazley Addenda (dir. Burn, L. - Glynn, R.), Oxford 1982, pp. XIV-XV. 44 Pace Robertson, op. cit. (v. supra, note 13), p. 130. Euwe, in Proc. of the 3rd Symposium on Ancient Greek and Related Pottery, Copenhague 1988, p. 144, est amené par l'analyse de la forme des vases à supposer que les amphores « de Noie » du Peintre de Berlin et du Peintre de Tithonos aient été fabriquées par le même potier. 45 Johnston, Trademarks, op. cit. (v. supra, note 42), p. 120, Type 7D IV-V, et pp. 46, 207. Sur les rapports des importations de Sicile, de Campanie et d'Etrurie de la peinture de vases attiques à figures rouges dans la période d'après 480 av. J.-C, voir ibidem, pp. 12, 15, 17. 46 Euwe, op. cit. (v. supra, note 36), p. 141, note 3.