Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)
FÁY, ANDRÁS: Le dilemme d'une mise au jour. La restauration de VAutoportrait d l'artiste avec sa femme et son fils par Johann Kupezky
de ce château - encore en 1899 selon Wagner 4 - mais nous ignorons le nom de son propriétaire suivant et la façon dont il passa plus tard dans la collection parisienne du marchand d'art J. Porgès auquel il fut acheté par Marcell Nemes qui, en 1910, en fit don à notre musée. 5 Wagner mentionne dans son étude la valeur du tableau et laisse entendre qu'il en existe une belle copie à Saint Pétersbourg. Comme cette dernière se perdit entre-temps, nous ne sommes pas en mesure de faire la comparaison avec l'original. 6 La difficulté qu' il y a à distinguer a posteriori entre les travaux du maître et ceux de ses élèves vient du fait que de temps à autre, Kupezky fit des répétitions de ses propres œuvres ou exécuta des répliques à l'aide de ses élèves parce que l'exécution de plusieurs copies d'après telle ou telle composition particulièrement réussie et sa mise en vente pouvait s'avérer du point de vue commercial une affaire lucrative. Durant son séjour à Vienne (1709-1723), Kupezky avait probablement comme collaborateurs Max Händl (1694-1759) et Gabriel Müller, né à Ansbach et travaillant à ses côtés également à Nuremberg. 7 A propos de Müller, Fiissli note qu'il excella dans la peinture des drapés et que Kupezky lui confia plus d'une fois l'exécution des détails de robes ainsi que celle des copies commandées par les clients. De cette circonstance on peut conclure à ce que, lors de la création de ses œuvres, Kupezky ne tint pas à tout faire lui-même, et que, dans certaines phases des travaux, il laissa à d'autres artistes le soin d'exécuter quelques motifs. Théoriquement, il suffirait de s'y référer pour expliquer en partie les repeints précoces de l'autoportrait avec sa famille, à condition de supposer que tous les repeints ne sont pas de la main de l'artiste. 8 Le problème consiste seulement à savoir si, dans le cas d'une œuvre non destinée à la vente, une telle pratique d'atelier propre à l'époque pouvait réellement se faire valoir. Il nous semble donc peu probable que, du vivant de Kupezky, quelqu'un aît pu toucher au tableau pour la simple raison que le triple portrait représente le peintre entouré de ses proches et que sa création est certainement due à des motivations très personnelles de l'auteur. On imagine aisément que l'œuvre en question aît revêtu une importance exceptionnelle aux yeux de Kupezky, désireux d'y donner la quintessence 4 Wagner, op.cit. p. 16. La description répertorie les œuvres passées à Ansbach et les autoportraits d'inspiration familiale encore en possession de Kupezky au moment de sa mort et faisant donc partie de son legs, avec d'autres tableaux. On y trouve également une biographie fort détaillée et bien documentée. 5 Pigler, A., A Régi Képtár katalógusa (Le catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens), Budapest 1954, p. 307. Dans la collection de J. Porgès, le tableau est désigné sous le nom de Williem Dorst. V. encore: Ember, I.-Chiarini, M., Rembrandt, Rubens, Van Dyck. Italiensehnsucht nordischer Barockmaler. Meisterwerke aus dem Museum der Bildenden Künste Budapest, cat. Bad Homburg-Wuppertal, Milano 1995, n" 29. 6 Sa date d'exécution étant également incertaine, il est impossible de savoir si elle était peinte du vivant de Kupezky ou après sa mort. 7 Garas, K., Kupezky Studien, BullMusHongrBA 50 (1978) pp. 177-187. 8 Nous ne disposons pas de données historiques certaines quant à la date et à l'auteur des repeints. Si l'intervention eut lieu à Nuremberg après la mort de Kupezky, seul un artiste pioche de lui pouvait en être capable. Il devait bien connaître le peintre et sa famille et avoir du talent, mais on ignore toujours sa motivation, vu que Kupezky acheva complètement l'œuvre et que, d'après le témoignage des parties non repeintes, tout y était parfaitement élaboré.