Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)

LIPTAY, ÉVA: Réflexions sur le rôle symbolique des lézards en Egypte a propos de deux objets de bronze

réside donc à veiller sur la momie et sur le cercueil d'Osiris, à repousser les ennemis de ce dieu. 25 Cette même idée sera évoquée plus tard dans le chapitre 182 du Livre des Morts dont nous parlerons encore. La rencontre de ces génies est fatale pour ceux qui ne sont pas «justes de voix». Des textes cités ci-dessus (Textes des Sarcophages, chap. 1073 et 1183) cherchent à les apaiser: «Apaisez-vous, m3s.tjw\» Un autre texte (CT I, 196 d) fournit encore d'autres informations: «Il (Anubis) te sauvera desm3s.tjw qui sont les messagers de la bouche­rie secrète (cachée)...». Le dieu Anubis aide donc à apaiser les portiers redoutables. Un texte postérieur 26 révèle un aspect curieux d'Anubis: sur le lieu de l'embaumement, il est capable de revêtir l'aspect d'un lézard. En effet, on peut établir des rapports entre l'embaumement, la confection d'un nouveau corps non périssable, et la mue du lézard, sa faculté de se régénérer ainsi que la sortie de cet animal aux rayons du soleil. Les liens sont donc logiques entre le dieu cynocéphale, garant de la résurrection d'Osiris et de la renaissance perpétuelle, et le lézard revêtu de la même qualité symbolique. 27 Voyons maintenant quel rôle ont joué dans l'Au-delà ces reptiles portés par les génies accroupis. Des textes (ibid., chap. 1073 et 1183) font mention des armes des mSs.tjw: «Soyez sans force, m3s.tjw, mystérieux de visage, qui vivez grâce à vos boo­merangs...!» Ou encore: «Je te connais etje connais aussi le nom de ton boomerang...» ( CT VII, 425). 28 Dans les scènes qui accompagnent ces textes, les m3s.tjw portent des reptiles (serpents et lézards) revêtus de caractère apotropaïque qui sont probablement les armes magiques de la justice. 29 Dans les plans du Livre des Deux Chemins, dessi­nés dans le fond de la cuve des deux sarcophages cités, 30 les textes n° 1119-1130 se succèdent dans le deuxième registre. 31 Dans le texte n° 1125, le défunt s'adresse d'abord aux portes «au nom mystérieux» puis aux gardiens armés de lances et d'arcs. Le texte suivant énumère leurs noms commençant par celui de l'ennemi vaincu: «Apophis, Amset, Hapy, Douamoutef, Qebehsenouf, Maïtef, Jr-renef-djesef. L'équipage de Rê, dont le nombre est inconnu». Le texte n° 1127 parle des archers et des porteurs de lances qui ont renversé l'ennemi. Il s'agit donc ici de combattants à corps humain qui repoussent les forces du mal à l'aide de leurs lances et de leurs arcs. Dans d'autres scènes, dont nous parlerons ci-dessous, ils apparaîtront aussi portant des serpents et des lézards dans la main. 32 Dans ces exemples, les serpents et les lézards sont mis en 25 Pareillement aux groupes jmy.w ht Wsjret jmy.w c wt Wsjr, cf. Zandee, op. cit. p. 204. 26 Bakir, A. M., The Cairo Calendar. No. 866337, Cairo 1966, rto X et pl. 10. 27 Ritner, R. K., JEA 71 (1985) p. 149-55. 2X Allen, T. G., The Egyptian Book of the Dead. Documents in the Oriental Institute Museum at the University of Chicago, Chicago 1960, p. 252, n. z. 29 Bonnet, RÁRG, p. 165 et Mysliwiecz, op. cit. p. 127. Un exemple ancien daté de la V e Dynastie est cité par Hornung-Staehelin, op. cit. p. 110 et n. 51. Cf. encore Blackman, A. M., JEA 5 (1918) p. 32 et pl. IV: un génie à tête d'âne qui tient dans la main un lézard (au service de la protection d'Osiris). 30 Lacau, P. , Sarcophages antérieurs au Nouvel Empire, Le Caire 1904-1906, p. 207-221 et pl. LVI. Le plan de l'Au-delà est pratiquement identique sur les deux pièces (p. 207). 31 Lacau, op. cit. p. 219. 32 Le serpent et le lézard servent donc d'armes. Selon Mysliwiecz (op. cit. p. 127), ces figures servent de modèle pour les «Bogenschützen» d'Atoum. Les arcs de caractère solaire jouent pratiquement le même rôle que les reptiles tenus dans les mains, cf. Brunner-Traut, op. cit.

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