Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 78. (Budapest, 1993)

SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Quelques remarques a propos de l'histoire de l'atelier « senza graffito » de Tarquinia

compte des trois plats carthaginois comme de spécimens de la poterie à décor figuré étrusco-corinthienne les plus anciennement importés sur les territoires d'outre-mer. Les fouilles et les publications des dernières années prouvent qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé. Le plat n° 23 de la liste ci-dessus, ainsi qu'une phiale à omphalos provenant d'une tombe de Tharros avec à l'intérieur des motifs de remplissage caractéristiques de l'atelier « senza graffito » et avec les doubles spirales ornant le rebord du plat de Budapest témoignent d'une exportation en Sardaigne des produits de l'atelier. 34 (On sait aussi que les échanges entre la Sardaigne et Tarquinia n'étaient pas unila­téraux à cette époque. 35 ) Les fouilles de sauvetage entreprises en 1987 à Marseille sous la direction de L. —F. Gantés et M. Moliner ont jeté une nouvelle lumière sur la question. Les travaux ont mis au jour sur le site de la cathédrale une partie de l'habitat urbain grec de la ville dont les périodes les plus anciennes remontent — à en juger par la céramique grecque importée — aux années mêmes de la fondation. 36 Dans les matériaux du VI e siècle on a retrouvé les fragments d'un nombre étonnem­ment élevé de vases étrusco-corinthiens à décor figuré : sept fragments appartenaient à des plats, quinze à des coupes et un à un aryballos globulaire. Même si quelques fragments avaient fait partie d'un et même vase, on peut certainement calculer avec une vingtaine de vases. Tous les fragments ne présentent pas de parties esti­mables du décor figuré, mais au moins trois plats (n os 26, 26bis et 26ter de la liste ci-dessus) émanent sans aucun doute du Peintre « senza graffito », et en raison du profil caractéristique du rebord nettement différent de celui des plats de Vulci, on dira que le reste a également été exécuté dans son atelier. Compte tenu des trouvailles antérieures, la présence à Marseille de la céramique étrusco-corinthienne n'a rien de surprenant, 37 et en admettant la localisation à Tarquinia du Peintre des têtes de loup, 38 l'apparition d'un vase provenant de Tar­quinia ne signifie pas une nouveauté absolue. Néanmoins il reste deux questions qui, en rapport avec les nouvelles trouvailles de Marseille, attendent une réponse entière­ment ou du moins partiellement neuve. L'une a trait à la popularité des vases de l'atelier « senza graffito », popularité nettement plus grande sur les territoires d'outre­34 Inv. 1856. 12-23. 290. Barnett, R. D. — Mendleson, C, Tharros. A Catalogue of Material in the British Museum, London 1987, pp. 222-223, t. 28, n° 2, pl. 15b et pl. 23 ; v. M. Cristofani, in Atti II Congr. Internat. St.Fenici e Punici I, Roma 1991, p. 71, n. 21. 35 Lilliu, G., NSc 1971, pp. 289-298. 36 Voir pour l'instant Gallia Informations, Préhistoire et Histoire 1987-1988, pp. 246-247 et Gantés, L.-F.-Moliner, M,, in Marseille. Itinéraire d'une Mémoire, cat. Marseille 1990, pp. 11-18 et 67-69. Je profite de l'occasion pour exprimer mes remerciements les plus vifs à Mme M. Morel­Deledalle et M. L.-F. Gantés dont l'aimable aide m'a permis d'étudier les matériaux. 37 La synthèse actuellement la plus complète des trouvailles de la Gaule méridionale : B. Bouloumié, RivStLig 44 (1978, parue 1983) pp. 51-61 et Id., L'épave étrusque d'Antibes et le commerce en Méditerranée occidentale au VP siècle av. J.-C, Marburg 1982, pp. 26-36. 38 Je voudrais avancer brièvement trois arguments contre ceux de Martelli, loc. cit. (note 33) : 1. En face de la provenance tarquinienne d'un tiers de ses vases on ne connait pas une seule trouvaille de Vulci ; 2. Le style du peintre n'offre aucune parenté avec celui des ateliers de Vulci de cette même époque et qui sont assez bien connus grâce au grand nombre de leurs produits ; 3. En revanche, on constate la présence de ses dessins intérieurs incisés, uniques dans la peinture de vases, sur certains reliefs des échelles dites rituelles de Tarquinie (en premier lieu Bruni, S., I lastroni a scala, Materiali del Mus. Arch. Naz. di Tarquinia IX, Roma 1986, pl. 16, n° 11 et le renvoi de Bruni à ces rapports, ibid. p. 44). Je me propose de revenir en détail à la question dans le II e volume de mon livre Ceramica etrusco-corinzia figurata.

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