Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 78. (Budapest, 1993)
SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Quelques remarques a propos de l'histoire de l'atelier « senza graffito » de Tarquinia
mer qu'en Étrurie. Au témoignage des fouilles scientifiques de ces dernières années l'habitat de Tarquinia a été quasiment submergé par les produits du nouvel atelier (les pièces 19bis, 19quinquies, 38bis, 38ter, 72bis, 80bis et 90ter ne représentent que la partie estimable à l'heure actuelle d'un ensemble sans doute considérablement plus grand). Cela ne signifie toutefois rien de plus que le fait que l'atelier répondait à sa destination et satisfaisait aux besoins locaux. (Même dans l'ensemble, la production connue des autres ateliers de Tarquinia est insignifiante comparée à celle de l'atelier « senza graffito »). Mais il y a plus, et cela nous rapproche de la solution de la première question soulevée plus haut. A Gravisca, port de Tarquinia, on n'a trouvé jusqu'ici dans la céramique comprenant en majeure partie des produits grecs importés que les fragments de trois vases étrusco-corinthiens, 39 tous de la main du Peintre « senza graffito » (n os 19sexies-octies de la liste ci-dessus). Gravisca fut fondé vers 600, et quelques années plus tard la communauté des marchands grecs de Vemporion s'y était tellement bien implantée que son premier sanctuaire, élevé vers 580, put devenir le principal centre religieux du port-comptoir. 40 Les vases correspondant tout au plus au niveau moyen de la production locale ne pouvaient certainement pas entrer en compétition avec la céramique de la Grèce orientale, corinthienne et attique arrivant au gré du commerce. 41 Ce qui en revanche n'est nullement exclu, c'est que les marchands grecs de Gravisca aient emporté au bord de leurs bateaux avec d'autres marchandises aussi les pièces de l'atelier « senza graffito ». Sans être décisive pour autant, cette circonstance a également pu motiver le rapide essor de l'atelier au moment même où les marchands grecs commencèrent leur activité à Gravisca. La nouvelle demande visiblement assez importante en récipients à décor figuré qui entraine l'installation d'ateliers locaux est de tout évidence un signe du renouveau économique auquel venait contribuer l'essor de Vemporion. 42 Pour peu que cette hypothèse s'avère acceptable, on peut aussi trouver une explication pour un autre aspect curieux du commerce des vases étrusco-corinthiens : bien que à partir du troisième quart du VII e siècle des marchandises étrusques, en premier lieu la céramique en bucchero soient arrivés, à en croire les fouilles, de plus en plus souvent à Carthage et dans la Gaule méridionale, pas un seul spécimen fabriqué dans les années 630 à 580 — époque de floraison de la céramique figurée étrusco-corinthienne du point de vue artistique — n'a surgi hors d'Italie. L'étude des vases étrusques parvenus outre-mer indique que dans la période d'avant 580, ceux-ci provenaient avant tout de Caere où l'on ne produisait pas de céramique étrusco39 Torelli, M., PP 26 (1971) p. 51. C'est ici que je remercie Mario Torelli de son amabilité qui m'a permis d'étudier les fragments. 40 Sur les deux premières années des fouilles commencées en 1969 sous la direction de M. Torelli: NSc 1971, pp. 195-288. Sur les travaux ultérieurs poursuivis jusqu'en 1977, avec la brève présentation des matériaux encore à publier Torelli, M., mEAA, Suppl. 1970, Roma 1973, pp. 360-362, ainsi que Id., PP 26 (1971) pp. 44-67 ; StEtr 41 (1973) pp. 542-543 et ibid. 45 (1977) pp. 447-448 ; PP 32 (1977) pp. 398-458 et 37 (1982) pp. 304-326. Bref résumé : Pandolfini, M., in Dizionario (n. 31), pp. 128-129. 41 Boitani, F., NSc 1971, pp. 242-262 et Ead., in Les céramiques de la Grèce de VEst (n. 17), pp. 216-222 ; Torelli, M., PP 37 (1982) pp. 307-308. 42 V. Jannot, J.-R., A la rencontre des Etrusques, France Ouest 1987, p. 103.