Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 73. (Budapest, 1990)

GABODA, PÉTER: Un scaraboide de hérisson a inscription cryptographique

nocturnes, son reniflement fort 14 ainsi que les bruits accompagnant ses manoeuvres n'expliquent pas, à eux seuls, l'usage des figurines dites sonnantes imitant la forme du hérisson comme V. von Droste le suppose. Par contre, le porc-épic peut faire peur à ses ennemis en agitant sa queue comme une « crécelle ». En même temps, les récits d'auteurs antiques sur le porc-épic lançant ses piquants peuvent être interprétés sous un nouvel aspect dans ce contexte. 15 Pendant longtemps, ces récits furent considérés comme des menteries racontées par des chasseurs ; des études récentes ont cependant démontré l'existence de cette faculté du porc-épic (Hystrix cristata). 16 On peut donc y voir une caractéristique du porc-épic que les Égyptiens ont observée pendant des chasses à courre voyant des piquants enfoncés dans le museau des chiens. Ce phéno­mène — transposé sur le hérisson — put servir de point de repère pour attribuer à ce dernier des aspects solaires et régénérateurs : le verbe stj « tirer, » « tirer à l'arc » pouvant être mis en rapport avec les « rayons »du soleil {stj « rayonner », stw.t « rayons») et le verbe Stj m engendrer ». 17 La figurine de hérisson en faïence verte conservée à Budapest est installée sur un socle. Le nez repose sur une béliére dont le pendant est attaché aux pattes de l'animal. Les pattes antérieures et postérieures sont nettement marquées. Les grandes oreilles ainsi que les globes de l'œil sont bien mis en relief. Les piquants sont marqués par des lignes longitudinales gravées parallèlement avec l'axe du corps et croisées par des lignes obliques. Grâce à l'exécution soigneuse ainsi qu'à l'harmonie des pro­u Sur son souffle bien fort, cf. le proverbe hongrois : « Il souffle comme le hérisson dans les poils» v. Nagy, O. G., Magyar szólások és közmondások (Dictons et proverbes hongrois), Buda­pest 1972 3 , n° 445. 15 Cf. Stachelschwein, in Pauly-Wissowa, 1927-1929 ; Szabó, Á.—Kádár, Z., Antik termé­szettudomány, Budapest 1984. p. 323. lfi Pour les expériences faites par Dathe et ses collaborateurs sur des animaux dans le Zoo de Berlin, cf. Petzsch, Urania Tierreich, Säugetiere, Urania Verlag Leipzig 1966. Les héraldistes en Europe médiévale furent également inspirés par les traditions antiques relatives à l'intéressante tactique de combat du porc-épic. La devise belliqueuse de l'Ordre du Porc-épic fondé en 1397 par le Duc d'Orléans — comminus et eminus « de près et de loin » — rime directement au texte de Pline (« Ora unguentium figit canum et paulo longius iaculatur »), cf. Rowland, B., Animals with Human Faces, Londres 1974, p. 133. Aux piquants tirés, atteignant les buts lointains aussi, allusions ont été faites non seulement directement mais aussi sous un aspect abstrait : dès la héraldique de Villard de Honnecourt, ardeur combative et force furent associées au porc-épic. Une rectification s'impose à ce propos : la définition de l'animal échinoderme figuré dans un cahier de modèles florentin du XV e siècle, conservé au Musée Hongrois des Beaux-Arts, n'était pas exacte (Zentai, L., BullMusHongrBA 40 (1973), p. 117, à la page 10 du cahier de modèles). Les longs piquants striés par des cercles blancs sur un fonds noir caractérisent le porc-épic et non pas le hérisson. Cette figure du cahier représente probablement le porc-épic comme motif héraldique du danger, etc. C'est cet aspect héraldique qui est évoqué par Jacopo Ligozzi à Florence, vers 1576-80 : sur une de ses feuilles représentant des vêtements orientaux, les deux animaux : un serpent et un porc-épic à côté du guerrier turc symbolisent le courage et l'aspect dangereux du guerrier, v. Achylles­Syndram, K., in Europa und der Orient 800-1900, Berlin 1989, p. 633-634. 17 Stj — «schiessen » Wb IV 326 ;stj —« strahlen, bestrahlen » Wb IV 330,13 ;stw.t — «die Strahlen » Wb IV 331 ; stj —• « Samen ergiessen, begatten, erzeugen » Wb IV 347. Sur les rapports « tirer » — « rayonner », cf. Brunner-Traut, E., MDAIK 14 (1956) p. 26 ; sur les rapports « tirer » — « engendrer», cf. Westendorf, W., ZÄS 94 (1967) p. 142-143.

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