Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 44. (Budapest, 1975)

GERSZI, THÉRESE: Les attaches de Paulus van Vianen avec l'art allemand

exacte et l'exécution détaillée sont tellement apparentées sur les deux dessins qu'on a presque le sentiment que Van Vianen devait connaître ce dessin de Dürer ou un dessin tout à fait semblable. Ce rocher soigneusement dessiné, et unique dans son œuvre, est un motif arehaïsant, lu tout comme aussi chez Jacques de Gheyn, chez Goltzius et chez Roelandt Savery, mais il est aussi l'un des motifs gothiques apparais­sant dans l'art de la fin du XVI e siècle. L'intérêt porté à l'art des grands maîtres du passé était dans nombreux cas associé au désir de rivaliser avec eux. Les exem­ples les mieux connus sont les feuilles magistrales de Goltzius, exécutées dans le style de Dürer et de Lucas van Leyden. C'est peut-être le même désir de rivaliser qui a amené aussi Van Vianen à dessiner cette feuille. Dürer, sur sa feuille de Vienne a marqué avec des traits légers l'ambiance; Vianen cependant a dans ce cas renoncé à la représentation de l'ambiance, mais on observe sur nombreuses de ses œuvres, en tant que contraste avec l'exécution dé­taillée du motif principal, le dessin juste marqué des autres parties. Dans cette solution servant à intensifier l'effet esthétique, ce n'est que l'exemple de Dürer qui devait l'inspirer, à savoir chez les autres artistes on ne rencontre nulle part l'emploi répété et conscient de cette méthode. La supposition qu'entre les deux dessins il ait été une connexion est corroborée par le fait que sur toutes deux feuilles on voit un person­nage qui sert à indiquer les proportions. Chez Van Vianen la figure trapue vue de dos de l'homme qui dessine évoque la figure de décor du dessin de Londres de Bru­egel (Londres, Collection du Comte Seilern). 20 On retrouve la représentation de l'ar­tiste plongé dans le dessin du paysage sur plusieurs feuilles de Van Vianen, 21 tout comme dans les œuvres de Roelandt Savery qui était également inspiré par les exemples de Bruegel. L'un des groupes des études de détails de Dürer, exécutées selon différentes techniques graphiques, représente un petit bloc de rocher dont le sommet est couvert de plantes. Il a utilisé ces études souvent dans ses compositions figurées en tant que coulisses de l'avant-plan. On rencontre aussi chez Van Vianen une série d'études de détails analogues dont l'utilisation dans le fond de paysage de ses plaquettes rappelle également les solutions diireriennes. Ainsi, par exemple au centre de la plaquette figurant Pan et Syrinx (fig. 56), derrière la femme fuyant on retrouve le bloc de rocher couvert de sapins de la feuille d'étude d'Amsterdam (col­lection J . Q. van Regieren Altena (fig. 57). Le rocher fait sur le bas-relief un effet stylisé et paraît dans l'ensemble des divers motifs encombrés quelque peu inorga­nique, comme une coulisse. 22 On observe en général sur les œuvres d'ofrèvrerie exécutées au début de sa période de Prague la mise en valeur de la structure manié­riste dans la composition de l'arrière-plan qui sert encore les conceptions décorati­ves. Cette duplicité qu'on voit dans l'art de Van Vianen: la maniérisme dans la partie de paysage des œuvres d'orfèvrerie et le réalisme des dessins est dans l'étape tardive de sa période de Prague de moins en moins frappant. La majeure partie des études de la nature représentant l'ensemble de la végé­tation et des roches se trouvent dans les collections de dessins de Berlin et de Buda­19 G e r s z i, T.: Beiträge zur Zeichenkunst des Jacques de Gheyn. Miscellanea Jozef Duverger. Gand, 1968. p. 471. 20 M ü n z, L.: Drawings of Bruegel. Londres, 1961. n° du cat. 14. 21 P. van Vianen: Paysage forestier avec deux dessinateurs (Berlin, Kupferstich­kabinett, n° d'inv. 13612) — Paysage montagneux avec pont et un personnage qui dessine (Paris, Fondation Custodia, coll. F. Lugt, n° d'inv. 4359). 22 B e r n t, W.: Die niederländischen Zeichner des 17. Jahrhunderts. Munich, 1958. n° 634.

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