Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)

PREISS, PAVEL: J. G. Heinsch et les groupes des saints jésuites sur le pont Charles des Pargue

J. G. HEINSCHET LES GROUPES DES SAINTS JÉSUITES SUR LE PONT CHARLES DE PRAGUE. Tant que l'on attribuait arbitrairement dans l'art baroque et notamment dans le baroque en Bohême, la parole décisive aux Jésuites, on leur prêtait aussi la principale iniciative, la dramaturgie et la mise en scène du «theatrum» du pont Charles peuplé d'acteurs plastiques. Qu'on avait tort de leur attribuer ce rôle ressortait du fait que les Jésuites furent loin d'être les premiers, qu'ils furent dé­passés, d'abord, par des donateurs privés et, ensuite, par d'autres ordres, par leurs monastères et par des institutions diverses, qui érigeaient sur le pont Charles les statues de leurs représentants célestes. L'idée d'un cycle complet des patrons de la Bohême dont les derniers devaient être adjoints, de manière souvent très curieuse, à d'autres groupes de saints, s'imposait à diverses occasions. Le pont Charles dépendait de l'administration de la Vieille Ville à laquelle il appartenait de décider en définitive ce que pouvait faire partie ou non du programme d'ensemble de sa décoration. 1 La publication d'importants documents jésuites ne laisse aucun doute que le mérite du programme de l'allée de statues sur le pont était attribué aux Jésuites absolument à tort, que les Pères participaient à la décoration du pont avec une lenteur consciente et délibérée. Il est vrai, qu'en 1707 ils se réservèrent le droit de disposer de quatre places pour les statues de leurs saints, mais l'année suivante déjà ils en cédèrent très volontiers une aux Prémontrés. Comme ils ne trouvaient pas de mécènes dont ils attendaient une aide efficace et, eux-même, ils étaient trop préoccupés par les soucis financiers causés par leurs constructions et leur aménagement, ce fut finalement le manque d'empressement concernant toute compétition onéreuse avec les concurrents qui l'emporta sur les exigences d'une représentation de l'ordre. En plus, ils motivaient ce refus par le fait que les statues n'étaient qu'une expression du faste extérieur et ne contribuaient nullement au respect des saints, que les passants les regardaient avec curiosité, plaisantaient même à leurs propos et ne saluaient que le Crucifié et le Saint Jean Népomucène. Ces considérations idéologiques et économiques contre l'érection des statues furent résumées par l'historien jésuite P. Jean Miller dans sa lettre du 15 mai 1709 par laquelle les Jésuites de Prague se disculpaient aux yeux du général de l'ordre critiquant le 13 avril 1709 leur «humiliante indolence» dans cette affaire. 2 Peu après, les Jésuites se décidèrent quand même d'entrer en action et chargèrent le sculpteur Ferdinand Maximilien Brokof, travaillant sous la firme de son père Jean Brokof, le «Hongrois» de Spis, d'exécuter en premier lieu le groupe de Saint 1 B 1 a z í c e k , O. J. — R y n e s, V. : Brokofovsky model. Dovëtek k soustavné vy­zdobë Karlova mostu. (Un modèle de Brokof. Supplément à la décoration systématique du pont Charles). Umëni, XII, 1964. pp. 183, 185, note 26. 2 B 1 a z í è e k , O. J. — R y n e s, V.: Jestë k sochafské vyzdobë Karlova mostu. {Encore en marge de la décoration du pont Charles). Umëni, XIV, 1956. pp. 63 — 65.

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