Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)
PREISS, PAVEL: J. G. Heinsch et les groupes des saints jésuites sur le pont Charles des Pargue
Ignace; cette sculpture fut commencée, d'après les documents mentionnés, déjà au cours de l'année 1709. En môme temps furent élaborées les esquisses de la statue qui devait être érigée en face, celle de Saint François Xavier, sculptée depuis 1710, en même temps que celle de Saint François Borgia. Autour des deux «modèles» de la concurrence, deux dessins-esquisses pour la statue de Saint François Xavier, se déroula une discussion fort animée dont le compte-rendu dévoile de nombreux détails intéressants sur l'évolution progressive de la conception définitive de la statue. Ce compte-rendu résume les observations des arbitres «tant nôtres qu'externes» dont on ne mentionne qu'un «artifex» au nom inconnu et le peintre Pierre Brandi. La «modela» de la statue de Saint François Xavier qui, comme ressort d'ailleurs du texte, était un dessin et non pas un bozzeto plastique, fut critiqué («in specie») en sept points d'introduction. Les premiers trois paragraphes visent les détails qu'il n'aurait pas été difficile de supprimer (idole brisé, crabe fabuleux à lacroix, parasol japonais avec un serviteur qui le tient) ou de modifier (habit du Japonais), les suivants contiennent des observations sur l'effet artistique (auditeur couché débordant trop de l'ensemble — «nimius implet perspectivam») ; le sixième paragraphe est une observation de principe s'appliquant au saint comme patron et représentant de deux facultés universitaires, de la philosophie et de la théologie, dont les «insignia» devraient être portées par deux anges. Le septième paragraphe, qui est aussi le dernier de cette première partie de la critique, vise l'attitude du saint que les arbitres trouvaient probablement trop inexpressive. Les six paragraphes qui suivent critiquent le projet «in génère». Dans le premier paragraphe on cite l'«artifex» qui rejette le projet «e primariis» : son exécution supposerait une base de neuf aunes pragoises (approximativement 5 mètres 40; une aune de Bohême ou pragoise avait 59,389 cm) et une hauteur au moins double. Ce sont des dimensions d'un retable, par exemple celles du maître-autel à Pégiise du Saint-Sauveur dans le Collège Clementinum, et non pas d'une statue (machina) que tout le monde refuserait comme démesurée et, en plus, comme disproportionnée par rapport aux autres statues du pont. Les experts jésuites ajoutèrent à la fin de ce paragraphe qu'ils n'approuvaient pas le nombre excessif des figures. Le deuxième paragraphe envisage la statue .au point de vue de la mise en scène, et constate que les auditeurs assistant au sermon du saint ne doivent pas être réunis en groupes comme sur une scène de théâtre (ordine scenico) mais dispersés, surtout du fait que le saint est placé dans le paysage sur un rocher ou sur une colline (saxo vel colliculo). Le troisième paragraphe, s'appliquant à la conclusion du paragraphe premier, rappelle que le «modèle» de Saint Ignace ne représente ni autel, ni théâtre (theatrum), et qu' il concentre toutes les figures sur la base (basis) au-dessus de laquelle se dresse la figure du saint. En réalisant la «modela» critiquée de la statue de Saint François Xavier on permettrait une différence de conception fâcheuse. Il convient donc de respecter la proportionnalité mutuelle des deux sculptures tant en hauteur qu'en largeur. Il en résulte la décision exprimée au quatrième paragraphe, par lequel l'expertise se termine : sur la base dont la longueur et la largeur ne doivent pas être supérieures à quatre ou à cinq aunes au maximum, comme c'est le cas de la base de la sculpture de Saint Ignace, les auditeurs doivent être disposés de la manière que ceux de l'avant soient en pleines figures, les suivants les dépassent de la poitrine, ensuite des épaules et, finalement de la tête. Il semble que l'auteur inconnu de la «modela» ne connaissait pas les dimensions de l'emplacement réservé à la sculpture, délimité par le pilier du pont ou bien, ce