Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)
KAPOSY, VÉRONIQUE: Un dessin de Le Sueur pour «l'Allegorie de la Monarchie française»
quée à la monarchie française et au souverain, l'allégorie du courage. C'est pourquoi nous devons examiner minutieusement la figure de la feuille de Budapest et celle des deux esquisses du Louvre. Rosenberg Henderson qui, dans son article paru dans le Burlington Magazine, a analysé l'Allégorie de la Magnificence» de Le Sueur exécutée dans le même temps, a conclu que l'artiste l'a dessinée probablement sur la demande du client qui fixait le programme du tableau, en connaissance de l'Iconologie de Ripa. 11 Ainsi nous tenterons nous aussi de préciser le programme de «l'Allégorie de la Monarchie française» avec l'aide de Ripa. Sur la II e esquisse du Louvre, au centre de la composition est assise sur une estrade une jeune femme vêtue d'une robe blanche richement drapée, qui est la personnification de la monarchie. Elle repose sa droite sur le grand globe à côté d'elle et lève sa main gauche. Au-dessus du globe on voit Helios conduisant son char, et au-dessus de la tête de la «Monarchie» c'est la «Renommée» ailée planant dans l'air qui tient une couronne. A gauche, à l'avant-plan est assise la «Justice», la figure allégorique de l'équité, qui de sa gauche montre vers la «Monarchie» et braque l'épée qu'elle tient dans sa main droite sur l'ennemi vaincu couché à ses pieds. La figure couchée par terre tient une hache de guerre. Autour de lui sont éparpillés ses armes et son bouclier. Aux pieds de la «Justice» on voit les plateaux d'une balance. A droite une femme armée tenant une lance — qui est visible aussi sur la feuille de Budapest — se précipite sur l'ennemi. Selon Ripa : la «Monarchia Mondanas «Donna giouane d'aspetto altiero et superbo, sarà armata et sotto all'armatura haura vna faldiglia di color rosso et in mezo al petto vn gioello con vn diamante, et per canibio di corona habbi circondato il capo da raggi simili a questi del Sole et alli piedi coturni d'oro eontesti di varie gioie di gran valore». 12 Il ressort de tout ceci que les descriptions de Ripa ont en effet servi de source au développement de son iconographie, mais l'artiste a utilisé librement les attributs prescrits et, par souci de la représentation spectaculaire, a modifié les motifs. Répondant à la situation de la monarchie française, le globe est sur le tableau situé autrement, et au lieu du disque solaire couronnant la tête du personnage c'est Hélios qui y apparaît. 13 Sur la poitrine de la «Monarchie» on voit briller le somptueux bijou, mais le phylactère portant le texte «Omnibus vnus» est absent, car ni le caractère du tableau, ni sa présence dans la chambre à coucher du roi ne le demandaient point. Sur l'illustration de Ripa 14 on voit un lion et un dragon ailé au corps de serpent, et par terre gisent les rois couronnés vaincus. Ces figures et les couronnes reposant près d'eux symbolisent les ennemis vaincus de la «Monarchie». Selon la description de Ripa, la «Giustitia» est vêtue d'une robe blanche et parmi ses attributs Ripa énumère l'épée et la balance. 15 Les insignes de la «Fama bvona» sont la trompette, la branche d'olivier, mais «gli Antichi coronar Gioue d'Oliua, singendolo sommamente buono et sommamente perfetto». 16 Ainsi Le Sueur a lui aussi choisi cette solution. La figure visible sur la feuille de Budapet, que Guillet de Saint-Georges dit la «Valeur», doit être examinée également avec l'aide de l'Iconologie de Ripa. Dans les scènes allégoriques/très affectionnées dans l'art français du XVII e siècle, ou sur les tableaux représentant l'apothéose des personnages historiques, on voit souvent 11 R o s e n b e r g H e n d e r s o n, N. : op. cit., p. 213 — 214. 12 R i p a, C. : Ieonologia. Radoue, 1630, p. 400. 13 Ri p a, G : op cit. Cairo del Sole, p. 98. 14 R i p a, C. : op. cit. p. 489. 15 R i p a, C. : op. cit. p. 299. 16 R i p a, C. : op. cit. p, 233.