Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 36. (Budapest, 1971)
GERSZI, THÉRESE: Études sur les dessins des éleves de Rembrandt
La feuille accuse une parente intime avec le dessin de même sujet de Rotterdam, attribué pour son sujet et sa composition à Rembrandt (fig. 89). 34 C'est Sumowski <pii a reconnu la ressemblance entre la composition de l'eau-forte de Schmidt et du dessin de Rotterdam, et a insisté sur le type de l'ange évoquant les œuvres de Bol. 33 Sumowski a expliqué la parenté entre les deux œuvres par le tait (pie la composition de Roi dut influencer le maître du dessin de Rotterdam, maître (pi'il a cru identifier, d'après la parenté avec l'esquisse de Vienne, intitulée «Juda et Thamar», avec Cerbrandt van den Keekhout. En ce qui concerne le dessin de Rotterdam, déjà Kaufmann et Henkel ont mis en doute la paternité de Rembrandt, et Lugt l'a rattaché aux dessins attribués à Flinck. 36 A notre avis, l'attribution de Sumowski n'est pas assez étayée. Sur le dessin de Rotterdam la manière de représenter les personnages et le paysage ne montre pas de traits communs du style ni avec le dessin signalé de Vienne, ni avec d'autres dessins de van den Eeckhout. Nous n'acceptons pas non plus son hypothèse relative à l'ordre chronologique des deux dessins: à nous c'est le dessin de Rotterdam qui semble plus ancien, car il reflète le style des dessins de Rembrandt exécutés entre 1632 et 1634, tandis que le dessin de Budapest de Bol (c'est à dire sa copie en eau-forte par Schmidt que Sumowski a signalée) se rattache aux œuvres de Rembrandt exécutées à la fin des années 1(530. C'est contre la paternité de Rembrandt que parlent quelques imperfections du dessin de Rotterdam : la main tendue de l'ange est dans la première version trop courte et dans la deuxième trop longue. L'autre main a un caractère ornemental, son dessin, tel un moignon, est également étranger à Rembrandt, chez qui le rendu des détails est, même dans le cas d'un dessin très sommaire, toujours suggestif et fidèle à la réalité. Far contre sur le dessin de son élève Bol le paysage réduit à des contours décoratifs est très fréquent et caractéristique, ainsi, par exemple, sur la feuille citée de Budapest, sur le «Saint Jérôme» de Hambourg, 37 sur le dessin intitulé «Dieu apparaît à Abraham» (Victoria and Albert Museum) 38 et sur le «Départ de Tobie» de Raleigh (collection particulière). 39 Déjà Sumowski a signalé les traits de la figure de l'ange évoquant les œuvres de Bol; le dessin ornemental de la main tel un moignon est également caractéristique de Bol. Tous ces détails permettent de supposer que le dessin de Rotterdam soit l'œuvre de Ferdinand Bol. Le détail du dessin le plus rembranesque est la représentation de Manoah et de sa femme. Il convient toutefois de remarquer que les dessins de Bol exécutés entre 1032 et 1 035 se rapprochent si étroitement du style de Rembrandt que dans nombreux cas on n'a pas encore pu trancher la question de savoir à qui ils étaient dus. Nous ne désirons que signaler un exemple des plus connus 34 B e n e s c h, O. : op. cit., I, n" du cat. 78. — (/'est après avoir donné le manuscrit à l'imprimerie que j'ai appris que M. H. R. Hoetink dans son libre sous presse attribue le dessin lui aussi à Bol. J'exprime ici mes remerciements pour ses informations et pour les photographies. — Ho e t i n k, H. R. : Drawings by Reinbrandt and bis School. Catalogue of the Collection in the Museum Bovtnans-van Benningen. Rotterdam, 1970,1, n° 72. 35 S n m o w s k i, W. : op. cit., p. 200. 36 S u m o w s k i, W.: op. cit., p. 200. 37 Rembrandt after Three Hundred Years. The; Art Institute of Chicago. Le catalogue a été établi par J. R. .1 u d s o n, E. H a v e r k a m p — Begemann et Anne-Marie Logan. Chicago, 1969, n 155. 38 Valentine r, W. R. : Rembrandt. Des Meisters 1 laiidzeichnuiigen, I . St utt gartBerlin, 192.7, pl. XVIII. 39 V aient i n e r, W . R. : Notes on Old and Modern Drawings. Drawings bv Bol. The Art Quarterly, XX, n" I, 1957, p. (52, fig. 17.