Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 36. (Budapest, 1971)
GERSZI, THÉRESE: Études sur les dessins des éleves de Rembrandt
et des plus caractéristiques de ces dessins problématiques, la feuille intitulée «Moïse sauvé des eaux» 40 et les portraits d'étude et esquisses figure's, attribués récemment à Bol, qui dans le corpus de Benesch figurent encore comme les œuvres de Rembrandt. 41 Un facteur important du problème est (pie, les élèves, en réalisant leurs compositions, sont partis souvent d'une ou de l'autre œuvre de leur maître. Ce fait facilite l'identification des œuvres des élèves d'une part, et d'autre part, surtout dans le cas de Bol, qui était un excellent dessinateur et imitateur, rend le jugement correcte plus difficile. Sur le dessin de Rotterdam on peut nettement distinguer les détails «renibranesques» de ceux qui sont plutôt typiques de Bol. Nous pensons retrouver l'explication de cela dans la méthode de travail signalée des élèves. Bol, en dessinant le «Manoah et sa femme», dut s'appuyer sur un tableau perdu de Rembrandt, c'est pourquoi cette partie du dessin est plus marquante, plus détaillée et a un caractère plus fini. L'invention indépendante dut se faire valoir plus vigoureusement dans le dessin du paysage. C'est pourquoi les marques du style individuelles s'y manifestent plus nettement. Dans une partie des dessins de Bol, et en général des élèves, on constate divers degrés de la dépendance du modèle rembranien. Une duplicité semblable au dessin de Rotterdam caractérise le dessin de Bol, conservé à Darmstadt, intitulé «La Sainte Famille» (Hessisches Landesmuseum). 42 Cette œuvre se rattache intimement à l'eau-forte de jeunesse de même sujet de Rembrandt. 43 La figure de la Madone est presque identique sur les deux feuilles: non seulement le motif, la pose, l'attitude sont analogues, mais la manière rappelle elle aussi le caractère du tracé de l'eau-forte. La différence est due à la technique divergeante: il est par contre vraisemblable, ainsi que l'a signalé Begemann, (pie le modèle de Bol n'était pas l'eau-forte, mais le dessin perdu fait en vue de l'estampe. 44 La figure de Saint -Joseph est sur le dessin bien plus individuel et indépendant, et la représentation plus détaillée de l'intérieur de la chambre, sur l'eau-forte à peine marqué, pourrait être également un complément fait par Bol. On observe l'ensemble du modèle rembranien et de l'invention indépendante aussi sur le dessin de Budapest, intitulé «L'ange apparaît à Manoah et à sa femme». Bol dut dessiner la figure de la femme agenouillée d'après le personnage figurant sur le dessin perdu de Rembrandt et connu seulement par sa copie, qui est intitulée «Femme Shounamite devant le prophète Elisha». 40 Pour la figure élégante de l'ange d'un caractère très décoratif, nous n'avons pas trouvé d'analogie aussi proche, elle dénote une invention plus individuelle. On connaît une version très proche de ces deux figures de la composition de Budapest dans le Rijksprentenkabinet d'Amsterdam: un dessin de Bol intitulé «L'ange apparaît à Agar». 4 " Valentiner date la feuille d'Amsterdam de la fin des années 1630. Les particularités du style du dessin de Budapest indiquent elles aussi ces mêmes années. Nous présumons cependant — étant donné que la femme agenouillée sur cette feuille est plus proche du modèle rembranien — qu'il ait 40 B e n e s c h, O.: op. cit., II, n° du cat. 475. « B e n e s c h, O.: op. cit., I-II, n os du cat. 102, 103, 107, 288, 438. 4- Rembrandt after Three Hundred Years, op. cit., n" 154. 43 M ü n z, L.: Rembrandt's Etchings. London, 1952, n" du cat. 193. 44 Rembrandt after Three Hundred Years, op. cit., p. 183. 45 B e n e s c h, O. : op. cit., II, n° du cat. C 11. 46 V a 1 e n t i n c r, W. R. : article cité Sur Bol, pp. 54, 5(3, fig. 9.