Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

CASTIGLIONE, LADISLAS: Isis Pharia. Remarque sur la statue de Budapest

nant nous cherchons l'occasion de la naissance du nouveau modèle entre les limites chronologiques données par le bas-relief de Délos (première moitié du I er siècle av.n.è.), la représentation du premier type la plus récente en date, 53 et par la mon­naie claudienne, nous arrivons nécessairement à la conclusion que c'est la destruc­tion de l'île de Pharos survenue lors de la guerre alexandrine de César, qui l'avait provoquée. 51 A savoir, dans la période en question c'est le seul événement qui put causer la destruction ou l'endommagement de la première statue érigée sur l'île. Donc selon nos connaisse'.ces actuelles — et en parfait accord avec les points de vue de l'histoire de l'art — la nouvelle statue dut être exécutée sous Auguste ou sous les premiers empereurs de la dynastie lulio-claudienne. Sous le rapport de l'histoire des religions nous pourrions apprécier cette constatation de façon que l'aspect marin de l'idée grecque d'Isis était au début de l'époque impériale déjà en plein épanouissement — ainsi que l'attestent aussi les hymnes hellénistiques d'Isis 55 — et que, lorsqu'on avait commencé, pour des raisons absolument extérieures, à recréer la statue de l'Isis Pharia, celle-ci fut exécutée avec une modification qui corres­pondait à la conception moderne de la déesse. La nouvelle idée et le nouveau type iconographique ont présenté la déesse encore plus expressément qu'auparavant comme la maîtresse des mers et des éléments, dont le pouvoir sur la nature et le sort ont poussé à l'arrière-plan le motif mithologico-rituel ayant servi de point de départ. Il convient de soulever encore une autre question dont l'analyse approfondie doit être abandonnée aux spécialistes de l'histoire des religions égyptienne de la basse époque. Les endroits où se trouvaient les premières représentations d'Isis Pharia se caractérisent par leurs rapports commerciaux avec l'Alexandrie hellénis­tique. Délos, 56 aussi bien que la Campanie 57 où fut découverte la statue de Budapest, sont généralement connus par le commerce très vif que les villes de ces régions firent avec l'Egypte et par l'admission de bonne heure des divinités égyptiennes. L'apparition d'Isis Pharia à Délos au I er siècle av.n.è., et au début de notre ère sur le cap de Posilipe, situé à proximité de Pouzzoles dont le port a reçu les trans­ports venus de l'Egypte par mer, compte pour un document non seulement dans l'histoire des religions, mais aussi dans l'histoire économique. Pareillement, il n'est pas non plus surprenant que les premières représentations d'Isis marine font leur apparition aussi à Byblos, le grand port phénicien. 58 Or, le fait qu'à Byblos l'Isis Pharia apparaît relativement de bonne heure sur une monnaie hellénistique et que tation sur les monnaies de l'Isis Pharia. Cf. U r e x 1 e r, W. : op. cit., p. 488 ; V o g t, J. : op. cit., p. 20; B r u n e a u, Ph.: op. cit., p. 441. flS Papains, E.: L'Agora des Italiens. Expl. Arch. Délos, 19. Paris, 1939, pp. 62, 63; Bruneau, Ph.: BCH, 85 (1961), pp. 437 et suiv., fig. 3; Alföldi, A.: JbAC, 8/9 (1965 — 66), p. (54, pl. 1,1. — Du I er siècle av. n. è. date encore une représentation sur une monnaie de Byblos. Voir Bruneau, Ph. : op. cit., p. 440. 54 S t r a b o n, 17, 1, (i, 9. Dio C a s s i u s, 42, 40, 3. C a 1 d e r i n i, A.: op. cit., pp. 68, 161. — La statue de Budapest ne contredit point cette datation, car à notre avis elle fut exécutée aux environs du commencement de notre ère, d'une part et d'autre part parce que la partie du manteau gonflée par le vent n'aurait, pour des raisons techni­ques pas pu y être présentée. 55 M ü 1 i e r, D. : op. cit., pp. 41, 42, et 61 et suiv. 56 R o u s s e 1, P.: Les cultes égyptiens à Délos du III e au I er siècle av. J.-C. Nancy, 1916; J o u g u e t, P. : Trois études sur l'hellénisme. Le Caire, 1944, pp. 104, 105 ; Rostov t z e f f, M.: op. cit., II, pp. 922 et suiv. 57 Homo lie, Th.: BCH, 8 (1884), p. 152; Tran Tarn Tinh, V.: op. cit., pp. 25 et suiv. 58 R o s t o V t z e f f. M.: op. cit., pp. 80, 227, 228, 340 et suiv., 691, 701, 778.

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