Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)
CASTIGLIONE, LADISLAS: Isis Pharia. Remarque sur la statue de Budapest
parmi les figurations des monnaies de l'époque impériale c'est là qu'on la rencontre pour la première fois, doit être attribué à une circonstance toute particulière. On sait que le but le plus ancien et le plus permanent du commerce marin de l'Egypte était Byblos où les navigateurs égyptiens se rendaient régulièrement déjà depuis l'Ancien Empire. 59 En conséquence, l'influence de l'Egypte était, au I er millénaire, très forte en Phénicie et les dieux égyptiens s'y sont eux aussi acclimatés. Les Égyptiens ont — d'après leurs traits communs — identifié l'Astarté phénicienne à Hathor qui ainsi devint la déesse protectrice de la navigation de Byblos. 00 Hathor, à la basse époque et surtout dans les temps gréco-romains s'est de plus en plus assimilée à Isis. 61 Dans ces circonstances il devint presque inévitable qu'un des mythes et des rites les plus caractéristiques et les plus populaires de la religion phénicienne — la forme syrienne des divinités mourant et renaissant à une vie nouvelle, le «mystère» d'Adonis-Astarté — fusse reconnu dans l'essentiel comme apparenté voire identifié au culte et aux cérémonies d'Osiris-Isis. 62 Cette interprétation égyptienne a sans doute encouragé l'assimilation de la Hathor de Byblos à Isis, aussi en tant que déesse protectrice de la navigation marine. Sans entrer dans l'analyse de ce processus, nous n'en signalerons que sa conclusion. Nous savons par les sources anciennes, en premier lieu par Plutarque (de Is. 50) qu'à l'époque gréco-romaine cette version du mythe d'Isis-Osiris était déjà définitivement constituée, variante selon laquelle c'est à Byblos qu'Isis avait retrouvé le cadavre d'Osiris et que c'est de là qu'elle le ramena en Egypte. 63 Le retour d'Isis en Phénicie fut célébré le 7 du mois de Tybi, et cette date correspond d'une manière frappante au moment et au contenu des cérémonies d'Osiris ci-haut exposées qui se déroulaient quelques jours plus tôt, R. Merkelbach a démontré avec justesse qu'on était ici en présence probablement non de deux fêtes tout à fait différentes, mais des différentes phases de la même cérémonie 64 dans laquelle furent réunies d'une manière syncrétiste les deux versions du mythe d'Osiris, l'invention du dieu dans la mer respectivement à Byblos. Aussi est-il vraisemblable que dans la version tardive du voyage d'Isis à Byblos Horus-Harpocrate avait pris la place d'Osiris 65 pour la raison que ce jeune dieu correspondait mieux à l'idée d'Adonis du monde gréco-romain. Nous savons aussi qu'à l'époque hellénistique le mystère d'Adonis fut célébré à Alexandrie en grande pompe, 66 il nous est donc permis de supposer que la version phénicienne du culte d'Osiris ait en Egypte non seulement trouvé des échos, mais y fut aussi grandement aidé par le souverain. Les Ptolémées eurent lieu 59 M o n t (ï t, P. : Mon. Piot, 25 ( 1921 - 22), pp. 237 et suiv. ; Id. : Byblos et l'Egypte. Paris, 1928 ; V a n d e b e e k, G. : op. cit., p. 46; M ü 1 1 e r, U. : op. cit., pp. 41, 65 et suiv. fi( > D rexler, W. : op. cit., p. 373 ; Id.: Hathor. ML, I, 2 (1886 - 1890), pp. 1866 et suiv. Bonnet, H.: op. cit., p. 281; H e 1 c k, W. W. : Die Beziehungen Ägyptens zu Vorderasien im 3. und 2. Jht. v. Chr. Wiesbaden, 1962, pp. 21, 311, 480. 61 Dr ex 1er, W.: op. cit., p. 363; Bell, H. L: JEA, 34 (1948), p. 84. fi2 D r e X 1 e r, W. : op. cit., p. 373; M e r k e 1 b a c h, R.: Isisfeste (1963), p. 27. et bien entendu l'ouvrage inégalable de F r a z e r, J. G.: Adonis, Attis, Osiris (The Golden Bough IV). New York, 1961. 63 D r e X 1 e r, W. : op. cit., p. 373 ; M e r k e 1 b a c h, R. : op. cit., p. 36. 64 M e r k e 1 b a c; h, R. : loc. cit. 88 1) r e X 1 e r, W. : op. cit., pp. 474, 475; M e r k e 1 b a c h, R.: Roman und Mysterium in der Antike. München, 1962, pp. 67, 95, 96. 66 G lotz, G.: RÉG, 33 (1920), pp. 31 et suiv.; Visser, E.: Götter und Kulte im ptolemäischen Alexandrien. Amsterdam, 1938, p. 68 ; A d r i a n i, A.: Repertorio C I (1966), p. 248. Inscription sur un vase des III — IV e siècles av. n. è.: Brown, B. R,: Ptolemaic Paintings and Mosaics. Cambridge, Mass., 1957, pp. 8, 9.