Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle, II.
Des problèmes analogues à celui de la représentation de la « Femme adultère » se posent en rapport avec la « Salome » attribuée à Giorgione. Dans l'inventaire de 1638 le sujet avait figuré avec une désignation à moitié erronée: « Un quadro in forma di sopraporto piccolo con una Giuditta meno di mezza figura che tiene la testa di S. Giovanni Battista in una tazza dcpinto in tavola alto palmi 2 largo palmi 3 in circa ». Il figurait dans la collection aussi une copie de ce tableau également peinte sur bois, mais de dimensions plus grandes. Le catalogue de Paris et la publication de gravures de 1812 ne mentionnent que l'un des exemplaires; l'original, qui a passé avec les autres tableaux à Berlin (à Sans Souci) où il a complètement disparu. 9 La gravure nous permet d'identifier cette composition avec la représentation de la Salome attribuée à Pordenone, en effet très giorgione s que, qui était connue jusqu'à présent seulement par sa version de Sarasota (fig. 33—34). Le tableau du Musée Ringling de Sarasota pro vient de la collection Holford de Londres dont le catalogue note qu'il a été auparavant conservé dans la collection du Duc d'Orléans. 10 Néanmoins nous devons accepter cette dernière constatation avec une certaine réserve, car la « Salome » enregistrée au Palais Royal comme une oeuvre de Palma le Vieux et figurant dans la collection de la reine Christine comme un tableau de Giorgione, était à deux personnages et peinte sur toile, et n'est aucunement identique à la version conservée d'abord dans la collection Holford, puis à Sarasota. 11 La « Salome » citée dans l'inventaire Giustiniani était plus petite que l'exemplaire de Sarasota (cca. 45 x 67 cm) et, il semble, qu'elle se cache quelque part ou qu'elle ait été détruite, alors que la version subsistant est éventuellement identique à la copie d'autrefois de dimensions plus grandes de la collection Giustiniani. Quant au peintre et à la date de l'exécution du tableau il convient de faire entrer en considération que la tête de Saint Jean que Salome tient devant elle sur un plateau est la réplique de la tête de Saint Jean figurantsur la « Salome » du Palazzo Doria attribuée à Titien (fig. 35). La composition avec le parapet de pierre au premier plan, et avec le groupe symétriquement fermé des trois personnages, semble plus archaïque que sur le tableau de Titien bien plus délié et plus libre en mouvements. L'attitude droite de la tête, le buste tourné avec le bras gauche en dedans, évoquent des créations de date plus anciennes, telle la représentation de Judith de Catena (Venise, Gall. Querini-Stampaglia), conçue dans l'esprit de Giorgione. et en dernier lieu c'est à celle-ci que remonte aussi le type de la tête coupée. D'après la solution statique, les costumes, etc. l'attribution du tableau à Pordenone ne nous semble pas tout à fait convaincante, et nous pensons devoir compter avec la possibilité qu'il ait existé une version première de la composition à trois personnages de la « Salome » due à un peintre proche de Giorgione ou peint éventuellement par lui. version remontant au début du XVI e siècle. C'est un type de tableau giorgionesque bien connu et subsistant en plusieurs versions qu'évoque la « Sybille » de la collection Giustiniani, la demi-figure d'une jeune femme coiffée d'un fichu et s'appuyant de sa main gauche sur un livre ouvert (fig. 9 Inv. Giustiniani, n° 49 et I ère partie 63 ; Delaroche, n° 47 ; L a n d o n, p. 125, pl. 59; Verzeichniss n° 43; P a r t h e v, G.: Deutscher Bildersaal. Berlin, 1863. I. p. 60. 10 S u i d a, W. : Catalogue of Paintings in the John and Mable Ringling Museum of Art. Sarasota, 1949. p. 67, n° 66, panneau 35,5 X 32 inch (89 X 80 cm). Waagen, G. F.: op. cit. II. p. 196 le donne à Giorgione. F i o c c o, G.: Giovanni Antonio Pordenone. Udine, 1930. p. 92, pl. 193, l'attribue à Pordenone; de même V e n t u r i, A.: Storia dell'arte italiana. Milano, 1928. IX/III. p. 694, fig. 462. 11 C a m p o r i, G. : op. cit. p. 354. Londres, chez Fr. T. Sabin? Version de la << Salome » du Palazzo Doria. Son attribution est pendant longtemps demeurée suspendue entre Giorgione et le jeune Titien.