Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)
SZILÁGYI, JEAN GEORGES: Musique de Sirene
puisé le sujet de ses représentations dans le répertoire iconographique conventionel de la peinture de vases. Ce sujet, s'il n'est pas tellement isolé dans la peinture de vases grecque comme, par exemple, le sujet du tableau du lécythe éponyme du peintre de Beldam, il n'appartient de loin pas aux scènes stéréotypées des peintres de vases attiques. On n'en connaît guère de semblables, et une représentation absolument identique n'a, à notre connaissance, pas été trouvée dans l'ancienne céramique peinte. Le côté gauche de la scène est occupé par une figure de Sirène debout qui joue d'une lyre ayant à la manière ancienne cinq cordes. 6 Elle place les doigts de sa main gauche sur les cordes 7 et on dirait qu'elle tient dans sa main droite un plehiron qui n'est pas marqué sur le dessin. La Sirène se tourne, tout comme l'oiseau se tenant devant elle, vers un jeune homme assis en fa3e d'elle sur un okladias. Seule la partie inférieure du corps est couverte d'un manteau, tandis que le haut du corps tourné en arrière vers la Sirène est nu. II lève vers elle la main droite et de sa main gauche il s'appuye sur son bâton. Les trois figures sont réunies dans une même scène par une mince ligne représentant le sol. Haspels, en étudiant les scènes figurées des vases de l'atelier Beldam, a relevé le fait, en y mettant un accent spécial, que dans celles-ci « pas une seule figure ne peut être détachée de l'ensemble, aucune d'elles n'existe isolément, mais chacune fait partie de l'ensemble ». 8 Nous n'avons aucune raison de supposer que cette observation ne soit pas valable pour le tableau du vase de Budapest. Et dans ce cas la première question qu'il convient de poser au sujet de la représentation est celle du théâtre de la scène. Où doit-on se représenter cette scène? Rien n'indique que le peintre aurait voulu figurer le jeune homme dans un rapport spatial réel avec la figure de Sirène, par exemple, assise au bord de la mer. Certes, Sirène et figure humaine représentés l'une en face de l'autre n'était pas un sujet trop insolite dans la peinture de vases grecque, et dans la plupart des cas — comme par exemple, sur les deux panses d'une coupe attique à figures noires du Musée des Beaux-Arts de Budapest (fig. 13) 9 — il n'est absolument pas nécessaire de compliquer l'explication de tels problèmes. 10 Or, pour le lécythe la situation est toute autre: les attributs de la Sirène, le rocher et la lyre, ainsi que la manière dont les deux figures sont réunies dans une composition, indiquent que ce n'est pas seulement un sens général que le peintre voulut donner à la représentation, ou de lui prêter un caractère décoratif. La destination funéraire des vases à fond blanc et la connaissance du langage pictural des lécythes funéraires, que nous devons en premier lieu aux ouvrages de E. Buschor, de J. D. Beazley et de K. Friis Johansen, 11 nous permettent, même nous imposent de chercher une interprétation de la représentation se rattachant à la destination du vase. 6 II est contestable que les peintres aient prêté beaucoup de soin à représenter sur les vases le nombre exacte des cordes, et que ceux-ci soient en effet propres à illustrer les analyses de G o m b o s i, O. J., d'ailleur justes au point de vue de l'histoire de la musique (Tonarten und Stimmungen der antiken Musik. Copenhague, 1939. pp. 73 — 74; les représentations d'instruments à cinq cordes sur les vases attiques: ibid. pp. 50 — 55). 7 Sur le rôle des deux mains dans le jeu v. Gombosi, O. J. : op. cit. pp. 116 —122. 8 Op. cit. p. 191. 9 N° d'inv.: 50.567; haut,: 8,8 cm; larg. : 28,4 cm. 10 Cf. Kunze, E. : Athen. Mitt. 57, 1932. pp. 130 — 133. 11 Buschor, E. : Münch. Jahrb. N. F. 2, 1925. pp. 170 et suiv., ainsi que dans plusieurs de ses ouvrages plus récents; Beazley, J. D. : Attic White Lekythoi. Oxford, 1938. pp. 7—11 ; Friis Johansen, K. : The Attic Grave-reliefs of the Classical Period. Copenhague, 1951. passim, surtout pp. 157 et suiv.
