Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)

BOSKOVITS, NICOLAS: Une Madone de l'atelier de Niccolô di Pietro Gerini

UNE MADONE DE NICCOLÔ DI DE L'ATELIER PIETRO GERINI En 1950 un tableau représentant la Vierge, intéressant mais pas d'une haute qualité artistique, est entré au Musée des Beaux­Arts (fig. 12). Ce tableau figurait comme propriété privée, sous la désignation «Oeuvre d'un peintre florentin de la fin du XIV e siècle», déjà en 1937, à l'exposition de Budapest des Anciens Maîtres Italiens. 1 Le panneau fut inventorié au Musée comme l'oeuvre d'un peintre de l'Italie Centrale, exécutée dans la seconde moitié du XIV e siècle. 2 Sa composition conservatrice, les formes simplifiées nous permettraient même de la considérer comme plus ancien et de le dater des premières décades du XIV e siècle, or certaines caractéristiques attestent incontestablement son origine plus tardive. Dans un champ ogival on voit la demi-figure de la Vierge, la tête doucement inclinée à droite et tenant l'Enfant sur son bras gauche. Le manteau sombre, presque noir, retombant de la tête dans une ligne droite ne permet de voir qu'une petite partie de la robe blanche d'une teinte jaunâtre et garnie d'une feuille quadrilobée, ainsi que du voile transparent retombant également de la tête sur les épaules. Autour du poignet on découvre sur la bordure du manteau les traces d'une bande d'orne­ment, recouverte par un repeint postérieur. Le corps rose pâle de l'Enfant est enveloppé d'un toile laissant libre les bras et les épaules. Avec sa main gauche il attire à soi la main droite de sa mère qui effleure le petit corps avec un geste ca­ressant. Sa main droite cependant n'est pas visible, le peintre ayant éludé le pro­blème de la représentation de la main droite en la cachant complètement derrière celle de la Vierge. Le tendre geste maternel, la jonction des deux mains laisse sans aucun doute en­trevoir le souci d'une expression affective dépassant le contenu religieux proprement dit. Le geste démonstratif solennel devenu traditionnel, qu'on connaît par les Mado­nes du XIII e siècle, et qui dans l'Enfant plus ou moins majestueux, affirme le Ré­dempteur, se transforme au début du XIV e siècle en un geste enjoué, tant chez les maîtres florentins que siennois, 3 et on retrouve dans le triptyque de Taddeo Gaddi 1 Exposition des Anciens Maîtres Italiens. Nemzeti Szalon. Budapest, 1937. N° du catalogue : 62. 2 N° d'inv 51.798. Bois, détrempe, 54x40,5 cm. 3 On voit l'enfant étreignant les doigts de sa mère par exemple sur un polyptyque d'un élève de Giotto dans l'église S. Croce de Florence (Museo dell'Opera, n. 7). Cf. : O f f n e r, R. : A Critical and Historical Corpus of Florentine Painting, Section III, Vol. II, pl. I, p. V et suiv. Sur un panneau de Duccio et un de Pietro Lorenzetti (Perouse, Galleria Nazionale dell'Umbria, et Montichiello, Pieve) c'est la Madone qui, en vertu d'une conception analogue de la composition, tient de sa main droite la main gauche de l'Enfant. Cf. : S h o r r, D. C. : The Christ Child in Devotional Images in Italy during the XIV. Century. New York, 1954. pp. 128 et suiv., 135 et suiv.

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