Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)
BOSKOVITS, NICOLAS: Une Madone de l'atelier de Niccolô di Pietro Gerini
à Berlin, 4 dans l'essentiel la même composition que dans notre panneau. La seule différence est qu'alors que sur le tableau de Gaddi c'est l'Enfant qui caresse le visage de la Vierge, sur le tableau de Budapest il tient, on le suppose, la main de sa mère avec sa main droite invisible. Notre panneau ne répète point un type répandu dans un vaste milieu. Il nous est permis de supposer que le maître du tableau doit être retrouvé parmi les élèves ou disciples de Taddeo Gaddi. C'est à ceux-ci que se rangeait aussi Niccolô di Pietro Gerini 5 dont les oeuvres présentent plusieurs compositions analogues. On rencontre le nom de Niccolô di Pietro Gerini pour la première fois en 1368, dans les notices de «Arte dei Medici e Speciali». Il obtient la commande de sa première oeuvre connue en 1370. 6 En ces temps-là, les documents le prouvent, il travaille avec Jacopo di Cione, et leurs créations exécutées ensemble portent les particularités de l'atelier d'Orcagna. En 1386 il est chargé avec Ambrogio Baldese de décorer d'une fresque la façade du Bigallo de Florence, puis cinq ans JDIUS tard il travaille avec Agnolo Gaddi à Prato où il retournera plus tard à plusieurs reprises. Après les fresques de la salle capitulaire du cloître S. Francesco de Pise (1392), nous possédons une donnée sur l'exécution en 1401 du triptyque de l'église S. Félicita de Florence, sur lequel il travaillait avec son fils Lorenzo et Spinello Aretino. Les données de 1408— 1409 relatent de ses tableaux exécutés dans l'église Or San Michèle de Florence, et les données de 1414 rendent compte de ses fresques peintes dans l'église S. Maria Novella également de Florence. En février 1416 on le mentionne déjà comme disparu. 7 Niccolô di Pietro fut un maître très fécond et chef d'un atelier qui exécutait beaucoup de commandes, son oeuvre individuel, cependant, les chercheurs de son art le soulignent à tout propos, ne peut être estimé ni marquant, ni particulièrement caractéristique. Etant, il semble, toujours sous l'influence de ses collaborateurs plus importants, les particularités du style de ses différentes périodes peuvent être caractérisées par les premières oeuvres d'Orcagna, puis d'Agnolo Gaddi et de Spinello Aretino. En cherchant ses véritables traits individuels, on les retrouve le mieux dans le dessin dur, dans les formes simplifiées, parfois schématiques et dans les compositions desquelles ce n'est que fort rarement que soit issue une création d'une force vraiment dramatique, comme par exemple la Mise au tombeau conservée à l'Académie de Florence. 8 Parmi les nombreuses Madones attribuées à cet artiste ou à son école, nous l'avons dit, on voit retourner plusieurs fois la composition que présente le panneau en question du Musée des Beaux-Arts. 9 Nous estimons ce fait particulièrement important 4 Cf. : Staatliche Museen, Berlin. Die Gemälde-Galerie. Die Italienischen Meister bis zum 15. Jahrhundert. Berlin, 1930. p. 57. Cette oeuvre porte la date 1334. On observe une composition similiare sur un triptyque de Taddeo, muni de la date de 1336 et conservé à la Galerie de Naples. Cf. : Van M a r 1 e, R. : The Development of the Italian Schools of Painting. The Hague, 1924. Vol. Ill, p. 318. 5 Sur les rapports entre Niccolô di Pietro Gerini et Taddeo Gaddi cf. : Van Marie, R. : op. cit. Vol. Ill, p. 613. 6 Le Couronnement de la Vierge. Londres, National Gallery. Repr. dans : Van M a r 1 e, R. : op. cit. Ill, p. 495. 7 Sur la vie et l'oeuvre de Niccolô di Pietro Gerini : l'article de S i r é n, O. : dans T h i e m e, U. — Becker, F. : Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler, XIII. Leipzig, 1920. pp. 465 et suiv., ainsi que Galetti, U. — Camesasca, E. : Enciclopedia délia pittura Italiana. Milano, 1951. p. 1066. 8 Repr. dans : T o e s c a, P. : Die Florentinische Malerei des vierzehnten Jahrhunderts. Florence—Munich, 1929. pl. 105. 9 Une composition analogue présente avant tout la Madone Ryerson de l'Art Institut de Chicago, ainsi qu'un tableau d'un arrangement presque identique, qui se trouve