Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 16. (Budapest 1960)

BERNÁTH, MARIE: Sur deux tableaux anglais

SUR DEUX TABLEAUX ANGLAIS Dans la réserve du Département des Tableaux Étrangers Modernes un tableau d'un ton délicat retient l'attention du spectateur. Le revers de la toile porte l'inscrip­tion suivante : « Hamilton Palace July 1866 Painted by Alex. Eraser. » L'encre y est très pâlie, les caractères sont typiquement ceux du siècle passé et sont sans doute écrits par le peintre lui-même. Un tableau analogue de Fraser, reproduit en couleurs dans l'ouvrage de Charles Holme, intitulé « Royal Scottish Academy » (Special Spring Number of The Studio, 1907) accuse non seulement une identité du style, mais sa signature est elle aussi la même que celle qui se trouve sur le revers de notre tableau. Alexandre Fraser le jeune vécut de 1829 à 1899. Il était un représentant de la peinture de paysage écossaise si non des plus illustres, mais d'un goût exquis ; artiste très estimé il fut élu membre de l'Académie Royale Écossaise. Bien qu'on ne puisse parler d'une école de paysage écossaise proprement dite, les oeuvres des peintres écossais du siècle passé sont caractérisés et déterminés par le climat rude de leur monde, qui, dans leurs tableaux s'accentue parfois jusqu'à deve­nir d'une force dramatique. Le paysage anglais habituellement si doux assume un aspect sauvage. Les prairies d'un vert foncé deviennent sous leur brosses brunes, et souvent un orage tourbillonnant passe au-dessus d'elles. Les terres sont couvertes de rochers et de pierres aiguisées. Le calme, s'il y en a dans ces paysages, n'est que momentané : c'est l'orage qui se prépare. Le vent puissant plie les arbres aux feuillages bruns, et les vagues moutonnants de la mer érodent le pan du rocher qui porte le château-fort délabré. Les nuages s'amoncellent en bouffés bleu-grisâ­tres qui ne cessent d'arriver. L'homme assujetti à la nature sauvage n'apparaît dans ces tableaux que fort rarement et s'il est présent, ce n'est que pour servir d'échelle aux forces de la nature. Fraser est plus sec, plus sobre. C'est à la tendance débutant avec Wilson et arrivant à son apogée dans l'art de Constable, qu'il se rattache, modestement, avec peu de prétentions. L'influence des paysagistes hollandais, en premier lieu de Ruys­dael, s'affirme chez lui, déjà passée par le filtre de Constable, tout autrement que chez ses compatriotes qui s'inspiraient plus manifestement des résultats artistiques des peintres hollandais du XVII e siècle. L'émotion étouffée des tableaux de Constable ne se fait sentir chez Fraser que dans quelques détails. Le climat est celui de tous les jours, l'air n'est pas vib­rant et palpitant comme chez son grand prédécesseur. Notre tableau fut sans doute exécuté dans les terres de Sir Thomas Hamilton, alors secrétaire de l'Académie Royale Ecossaise. Le paysage (61 x 92 cm, n° de l'inv. 496. B) est entré dans la collection du Musée comme don (fig. 56). Dans le plan central on voit un petit lac de forme irré­gulière dans lequel se reflètent paiement et diffusément les nuages et l'ombre d'un

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