Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 13.(Budapest, 1958)

DAVID, ANTOINE: Une tablette d'Ur III

Cette dernière dénomination, cependant, que M. le Professeur Picard a essayé, tout dernièrement, d'appuyer par son autorité,

21 ne nous paraît pas fondée. Nous ne disposons d'aucune source sûre susceptible de prouver que, dans l'Antiquité le type iconographique personnifiant Vagon ait été constitué.

22 À ce propos, en a l'habitude de citer Pausanias (V 20,1 ; V 26,3), mais ces citations contredisent l'hypothèse plutôt qu'elles ne la confirment. A aucun des endroits cités Pausanias ne décrit la figure qu'il nomme ,,Agon" ; une seule fois, il mentionne le fait que la figure tient des haltères à la main. En supposant même que les figures nommées ,,Agon" par les exégètes tardifs fussent munies d'ailes au lieu d'être — comme il est vraisemblable — de simples représentations d'athlètes, nous n'aurions aucune raison d'y voir autre chose que des figures d'Eros ; en effet, de nombreuses données éclairent les rapports intimes de ce dernier avec l'athlétisme et avec le monde des palestres,

23 rapports qui avaient des racines profondes dans la société de la Grèce archaïque. La divinité juvénile de l'amitié et de l'amour entre hommes, Eros incitant à réaliser l'idéal de politès, était, avec Hermès et Héraclès, la troisième divinité principale des gymnases et des palestres. 11 est également difficile à comprendre pourquoi certains — dont M. le Professeur Picard — ont jugé utile d'appeler Dionyse l'hermès du groupe de Boéthos. Ici, comme en général pendant les périodes précédentes de l'art grec,

21 l'hermès représente Hermès et il constitue, en tant que tel, un des ornements les plus courants des gymnases et des palestres.

25 L'effigie de Hermès Enagonios nous présente avec un accent particulier l'entourage dans lequel apparaît Eros vainqueur : le monde des luttes et des palestres. C'est ainsi qu'on comprend la présence du ténia jeté sur la tête du buste, et modelé avec beaucoup de réalisme : ce n'est pas là une simple étude de nature morte, ni une draperie permettant de s'y appuyer commodément : c'est le ténia de la victoire,

20 consacré par le vainqueur au dieu de la palestre. Pour en revenir à la comparaison des deux groupes, nous trouvons entre eux une troisième analogie essentielle qui réside dans la genèse même des éléments de la composition. Dans les deux cas, nous retrouvons le Hermès archaïque et l'origine classique du type de la figure principale. Le type auquel remonte l'Eros de 21 Karthago 3 (1952) 83 sqq. 22 R ei s eh: RE I (1893) 835 sq.; S a g Ii o : Dar.-Sagl. Diet. I (1877) 147 ; S c h r e ib er : Roseher MI- I (1884 — 86) 107 ; Kr aus, Th. : Jdl. 69 (1954) 38 sqq. 23 Pur twängler, A. : Roscher ML I (1884 — 86) 1343; Collignon, M. : Dar.-Sagl. Diet. I. 1597; Was er: RE VI (1907) 491 sq.; Greifenhagen, A. : Griechische Eroten (1957) 43 , 62. — Concernant le culte d'Eros dans les gymnases : Samos (RE VI 491 ; Greif enhagen: op. cit. 58), Elis (Paus. 0, 23, 3.5 ; RE VI 491), Athènes (Paus. I, 30, 1 ; Athenaios XIII 609d etc., Greifenhagen: op. cit. 58, 79, 81 ; Judeich: Topographie von Athen

2 (1931) 464). — Des statues d'Eros dans des gvmnases : Athen. XIII, 551 ; Clem. Alex. Protrent, p. 38 ; Lactant. I, 20 ; Eustath. ad Homer p. 1596, cf. C o 11 i g n o n, M. : Dar.-Sagl. Diet. I 1597 ; O e h 1 e r, J. : RE VII (1912) 2022 sq. 24 E i t r e m, S. : RE VIII (1912) Hermai ; L u 11 i e s, R. : Die Typen der griechischen Herme (1931). 25 E i t r e m. S.: op. cit. 701 sq. Le relief de Berlin: Blümel, C: Sport der Hellenen (1936) No 72, Picard, Ch. : Karthago 3 (1952) 91 sq. fig. 6. Sur des bas-reliefs „Campana" : Rohden — Winnefeld: Arch. Rom. Tonrel (1911) 144 sqq. — Athlete vainqueur près de l'hermès; Fur twängler, A.: Antike Gemmen (1900) Pp XLIV No 22. — Hermes Enagonios : Schneider, K. : RE XVIII (1942) 2495. 6 Athlètes victorieux décorés de ténias, représentés sur des vases: Giglioli, G. Q. : Archeológia Classica II (1950) 31 sqq., Blümel, C: Sport der Hellenen (1936} 127 — 128.