Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
HARMATTA, JEAN: Deux gemmes sassanides a inscriptions
Au moment où cette dernière fut exécutée, une déchéance sérieuse s'était déjà fait jour dans le soin apporté à l'exécution de la gravure et dans la volonté d'aboutir à une représentation fidèle de la réalité. En effet, les deux gemmes doivent remonter à des périodes très différentes ; si la gemme de 13a f array remonte par exemple au III e s., celle du Musée des Beaux-Arts doit dater au plus tót de la fin du IV e s., ou même vraisemblablement du Y'. Nous verrons que l'inscription de la gemme vient à l'appui de cette datation. La pièce qui rapelle le plus la gemme du Musée des Beaux-Arts ne se trouve donc pas parmi les gemmes de moybaôs bien connues et provenant du début de l'époque des Sassanides ; il est préférable de faire appel à une pierre à cacheter de la collection de Berlin, visiblement tardive et publiée par Horn. 11 ' Celle-ci — dans la mesure où on peut en juger d'après la reproduction — s'accorde jusque dans les détails avec la gemme de Budapest. Sur la gemme de Berlin, l'exécution de la figure est également schématique, la coiffure et les cheveux sont marqués par les mêmes lignes espacées, les nattes de cheveux ne sont que des traits épais, l'oreille manque. Il y a aussi certaines différences : sur la gemme de Berlin, les cheveux sont séparés du visage non pas par deux, mais par trois traits larges (représentant peut-être un diadème), et la personne dont on voit le buste porte un collier. L'inscription de la gemme de Berlin montre également une déchéance complète et on peut se demander si elle doit être considérée comme originale. Les caractères sont déformés jusqu'à être méconnaissables et Born n'a même pas essayé de les déchiffrer. Les caractères composant l'inscription de la gemme de Budapest sont, en euxmêmes, clairement lisibles, l'interprétation de l'inscription prise comme un tout n'en présente pas moins des difficultés. A première vue on pourrait proposer la leçon suivante : 1" ligne dftw (sous le buste) 2'' ., yl np 3 e ,, zddm (devant le visage) On remarque aussitôt que cette inscription présente une caractéristique insolite. Tandis que, en général, les inscriptions des gemmes de l'époque des Sassanides sont disposées de façon à ce qu'elles doivent être lues en les regardant du centre de la gemme vers les bords, 2 " sur notre gemme, les caractères sont disposés de telle sorte que l'inscription ne peut être lue qu'en la regardant du boid de la pierre vers le milieu. De nouvelles surprises surgissent quand on s'attaque à l'interprétation de l'inscription. La première ligne est relativement claire ; les caractères lisibles peuvent être interprétés comme dyViw<~r> , ce qui donne le nom DêrâÔvr, facile à expliquer. Toutefois, avant d'entreprendre l'analyse de ce nom, examinons les deux autres lignes. Dans la ligne 2, la ligature que nous lisons '« (et qu'on pourrait lire, naturellement, de nombreuses autres façons) montre clairement que nous avons affaire à un stade de l'évolution de l'écriture pârsiy dans lequel les signes de d, g, y, z et w se confondaient déjà. Cependant, nous avons beau essayer, dans le cas des lignes 2 et 3, les nombreuses variantes eombinatoires qui s'offrent, nous n'aboutirons pas à des formes permettant une interprétation acceptable. C'est tout au plus à propos ,tt IL o r n — S t e i n d o r f 1' : Sassanidisdie Siegelsteine. N° 997 (t. I). 20 Dans la collection berlinoise de gemmes de l'époque des Sassanides, il y par exemple une centaine de pièces dont les inscriptions peuvent être déchiffrées avec certitude : or, sur ces 100 inscriptions, il n'y en a pas une seule qui ne soit disposée conformément à la pratique que nous venons d'indiquer.