Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
HARMATTA, JEAN: Deux gemmes sassanides a inscriptions
de la ligne 2 que nous pourrions éventuellement penser à une leçon y Liï'p, en considérant la première lettre comme un izâfet. 21 Dans ce cas-là, toutefois, il faudrait supposer qu il y a dans l'inscription une ligature 6' ce qui, sans être impossible, serait, à ma connaissance, sans exemple dans les inscriptions se trouvant sur des gemmes. En outre, le groupe de caractères pzddm resterait impossible à interpréter. Il en ira tout autrement si nous lisons les lignes 2 et 3 non pas de gauche à droite, mais de droite à gauche. En effet, nous aboutissons ainsi à la leçon suivante : p'« ZY mgioy. Il est à remarquer à ce propos que, dans cette leçon, nous avons considéré le caractère de la ligne 2 rendu plus haut par / comme un z de grand format ; 22 dans la ligne 3, le groupe lu ddz a été interprété comme gwy. 23 La leçon de toute l'inscription serait donc la suivante : dylHw<.r p'n ZY mgwy Puisque le mot p'n qui se trouve au début de la ligne 2 fait partie de toute évidence du nom qui commence à la ligne J. le nom complet sera Dëraôurbân, et le sens de l'inscription sera le suivant : Dëraôurbân i ma y «Dëraôurbân le mage» Le nom Dëraôurbân est facile à interpréter ; il signifie : 'Je gardien du feu de longue durée'. Nous connaissons un grand nombre de noms de l'époque des Sassanides, contenant le mot abur, 'feu' ; les noms de ce genre se trouvent surtout parmi les noms des mages. 24 Cependant, le nom Dëraôurbân n'a pas été connu jusqu'ici, il mérite donc d'être examiné de plus près. L'élément Dërâôur 'feu de longue durée', qui constitue la partie essentielle de ce nom, nous rapelle les notions de devait g zartiân 'Je temps «long»', ou de zamân i dêrang-%vaôây, autrement zurvän dërang-yvaèây 'le temps qui « règne longtemps » '. On sait que dans le zoroastrisme, Zurvän, divinité du temps, a deux aspects : d'une part. Zurräti akanäray 'le Temps illimité, éternel', d'autre part Zurvän dërang%vabây 'le Temps qui « règne longtemps » ', comprenant les douze mille ans de l'existence de l'Univers. 2 "' L'idée du Dcrâàur 'Je Feu de longue durée' est sans doute en connexion avec le Zurvän- derart gjrvabäy. Cette connexion s'éclairerait très bien grâce à une hypothèse émise par Nyberg, selon laquelle Äbur, le 'Feu', serait un des aspects de Zurvän, divinité à quatre formes. Cette hypothèse se fonde sur le fait que les noms du mois du calendrier zoroastrien forment quatre cycles distincts, à la tête desquels se trouvent Uhrniazd, Âbur. M ihr et Den. A la fin du tout, on trouve Anayrän qui clôt le mois, 'la Lumière éternelle', qui serait, selon Nyberg, le remplaçant zoroastrien (non zurvaniste) du Zurvän akanäray. De cette façon, le mois zoroastrien représenterait Zurvän- A ion se manifestant dans les quatre grandes divinités et leurs 21 V. une inscription de gemme semblable chez II o r n : ZMDG 44 (1890) p. 675. no 140: ëhpwhry LB' y. 22 Sur les inscriptions de gemmes, les formes de / et do z se confondent parfois complètement; cf. chez Horn (Sassanidisehe Siegelsteine et ZDMG 44 (1890) p. 050 sqq.) les inscriptions des gemmes de Berlin n<» 1007 et 1201 et des gemmes du British Museum n» 480 et 532. 23 Ou bien gto + signe d'interponction. En ce qui concerne la forme de la lettre g, cf. les inscriptions de gemmes n« 038 et 507 (British Museum) ; pour la forme du w, cf. ibid. n° 500. 24 Une partie des données se trouve chez Justi: Iranisches Namenbuch, pp. 51-52. 486. 25 Cf. Nyberg, II. S.: Die Beligionen des Alton Iran. MVAeG Bd. 43, Leipzig, 1938. Pp. 380 sqq.; Christensen: L'Iran sous les Sassanides 2 . P. 153.