Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 7. (Budapest, 1955)
TAKÁCS, MARIANNE: Un nouveau portrait de la reine Marie de Hongrie a la Galerie des Maîtres Anciens
Les autres publications prétendent que le tableau fut exécuté après 1531, étant donné que la reine Marie a été installée en mai 1531 comme gouvernante des Pays Bas, et que ce n'est que peu de temps avant qu'elle arriva à Bruxelles. Par contre, nous ignorons si le peintre avait été entre 1526 et 1531 en Allemagne ou en Autriche. En comparant le tableau avec les portraits de la reine, exécutés entre 1522 et 1526 (fig. 24), ainsi qu'avec le portrait de Vermeyen, peint en 1530, il semble évident qu'il a été peint entre 1526 et 1530. La reine Marie, sur notre tableau, est encore jeune et un peu embellie, tandis que sur presque tous ses portraits elle paraît plus âgée et d'un extérieur moins avantageux, même sur le portrait du Titien qui l'a peint d'après un autre tableau, et l'a sans aucun doute idéalisée. 14 Les données biographiques de la reine portent G. Glück et J. Tombu à situer le tableau après le portrait de Vermeyen, bien que J. Tombu risque la supposition provenant d'une source inconnue, que la reine ait, peu de temps après la mort de son mari, rendue une visite de quelques semaines à l'archiduchesse Marguerite, et que c'est évidemment alors que le ,,Maître de la légende de Marie-Madeleine" aurait fait son portrait. Étant donné que grâce au Journal de Nicolas Oláh, futur archevêque, tous les déplacements de la reine nous sont connus, nous devons refuser cette hypothèse, la reine veuve étant arrivée aux Pays-Bas en mai 1531 pour la première fois. A notre avis, le tableau est le premier portrait connu représentant la reine dans son costume de veuve et il a été exécuté en toute évidence avant 1530. Il est aisé de supposer — on en a vu plusieurs exemples — que l'archiduchesse Marguerite, tante de la reine Marie, avait envoyé le ,,Maître de la légende de Marie-Madeleine" chez sa nièce pour qu'il y fasse son portrait. La situation de la reine Marie et son état d'âme était un sujet fréquent dans la correspondance de l'archiduchesse avec ses neveux royaux. 15 C'est ainsi que l'archiduchesse aurait envoyé le jeune Vermeyen à Augsbourg pour y faire les portraits de Ferdinand et de sa famille, ainsi que celui de la reine Marie. Le ,,Maître de la Légende de Marie-Madeleine" a plusieurs fois représenté Marie jeune fille, ses parents et ses frères dans des portraits et dans des tableaux religieux. Nous savons par les biographies et les publications des archives que les frères et la tante de Marie ont désiré la remarier à plusieurs reprises. Déjà en 1528, dans la lettre de Ferdinand à Marie, on rencontre l'idée d'une alliance avec Jacques V, roi d'Ecosse, 16 idée qui, malgré les prote14 V. B a 1 o g h, J. Le Titien et la reine Marie. Bulletin du Musée Hongrois des BeauxArts. Budapest, 1948. No 2, p. 19—22. L'étude mentionne parmi les variantes des portraits de Marie peints par le Titien (se référant à l'article cité de G. Glück) aussi la nouvelle acquisition du musée, à notre avis de manière erronée. Le portrait de la reine Marie par le Titien a dû être peint entre 1548 et 1551; le ,,Maîtredela légende de Marie-Madeleine" qu'on l'identifiie ou non avec Pieter van Coninxloo, est déjà depuis longtemps mort, donc notre tableau, comme nous en parleront dans la suite, a dû être exécuté 20 ans plus tôt. 15 Ferdinand écrit de Linz, le 18 Septembre 1526 à l'archiduchesse Marguerite, en lui rendant compte de la défaite de Mohács: ,,Et quant a la Royne ma soeur, elle est enuiron dix lieues près de Viene bien désolée et desconfortée, comme assez pouez considérer." Hatvani, M.: Magyar Történelmi Okmánytár a brüsseli Országos Levéltárból és a Burgundi Könyvtárból. (Recueil de Documents Historiques Hongrois des Archives Nationales de Bruxelles et de la Bibliothèque de Bourgogne.) Pesth, 1857. I. p. 43. Dans la correspondance entre Charles-Quint et sa soeur, et entre Ferdinand, il est, presque toujours question de la reine douairière. 16 Ferdinand soulève le 26 Juin 1528 le projet de mariage entre Marie et Jacques V, roi d'Ecosse. Cf. Juste, Th.: op. cit. p. 24. D'après une autre source c'est Jacques V qui avait demandé la reine douairière en mariage. (A b r u d b á n y a i, S.: op. cit. p. 12.)