Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 5. (Budapest, 1954)

BIRÓ, BÉLA: Une lettre inconnue de Charles Markó écrite en 1854 a Edmond Zichy

à la fin de mai, par l'intermédiaire de mon ancien élève Ligeti. Or, voilà déjà fin juin sans l'avoir obtenu. C'est pourquoi je vous prie, Monsieur le Comte, de me tirer d'embarras et de bien vouloir m'aider à obtenir l'ouvrage de Geiger, seulement jusqu'au moment où j'aurai fait les études nécessaires. Je considére­rais comme une grâce particulière si votre Excellence me procurerait aussi la Légende de laquelle mon tableau a tiré le sujet, car mon désir est de vous créer quelque chose qui, autant que possible, ne puisse fournir aucune raison de m'accuser de superficialité. Quant à la guerre, son Excellence sait que c'est grâce à votre bonne volonté que son altesse le prince Demidoff m'a chargé d'un travail et m'a accueilli avec une grande cordialité. Ces travaux seraient exécutés pour un musée Napoléon grandiose, érigé par lui à l'Ile d'Elbe. Étant donné que j'ai mention­né à son altesse de ne pouvoir commencer les travaux sans des études préli­minaires faites sur place, le prince m'a écrit le 26 janvier ce qui suit : «Lorsque vous serez Monsieur tout à fait rassuré sur votre santé, et que la saison sera plus avancée, nous combinerons, si vous voulez, une excursion à l'Ile d'Elbe pour vous etc.», et le 2 février: «Ainsi donc, que je sois ou non en Toscane, veuillez Mr prendre vos mesures pour effectuer vers l'époque que je vous indique, votre visite artistique. En vous adressant dans tous les cas à Mr. Ab. Melchior à S. Donato, vous serez guidé et secondé en tout ce qui pourra vous être agréable.» Étant donné qu'entretemps le Napoléonide régnant en France, 3 a pris une attitude la plus hostile envers la Russie, je pense devoir me montrer, Monsieur le Comte, digne de votre soutien et avoir la délicatesse de ne pas supposer que son altesse insiste dans mon intérêt sur une idée qui ne serait pas bien vue au lieu eu question. Mon intention est donc de vous demander quell'attitude je dois assumer à l'avenir, et si j'agis convenablement en attendant une nouvelle invitation de me rendre à l'Ile d'Elbe? Dussé-je avoir, faute d'exercice, comme je le crains, manqué d'adresse dans l'expression, comme quelqu'un mieux versé dans le style, je suis con­vaincu que l'esprit noble de son Excellence, que je connais comme tel, viendra au secours de mes manques et rendra compte à son Altesse des motifs de mon attitude. J'estime non seulement comme une faveur excep­tionnelle de pouvoir mettre mon art et toutes mes forces au service de son Altesse, mais je conserverai toujours un respect désintéressé envers Elle. Je vous prie encore de donner suite à ma double demande, notamment de me procurer l'ouvrage de Geiger et la Légende, ainsi que votre appui dans l'affaire du prince. En espérant de me montrer digne de la grâce et de la bienveillance de son Excellence, je vous prie de croire, Monsieur le Comte, en mes sentiments les plus respectueux. votre serviteur fidèle Appeggi, le 24 Juin 1854. P.s. C'est en terminant ma lettre que je me suis aperçu que je n'avais pas de papier : est-ce une excuse suffisante ? BÉLA BÍRÓ­3 Napoléon III.

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