Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 5. (Budapest, 1954)
BACHER, BÉLA: Quelques nouvelles données sur les rapports entre Verechtchaguine et la Hongrie
QUELQUES NOUVELLES DONNÉES SUR LES RAPPORTS ENTRE VERECHTCHAGUINE ET LA HONGRIE A r occasion du 50 e anniversaire de la mort de V.V.Verechtchaeuine le Musée Hongrois des Beaux-Arts a organisé une exposition commemorative. Au cours des préparatifs de l'exposition nous avons retrouvé deux documents fort intéressants, inconnus jusqu'à présent. I. En préparant l'exposition commemorative nous avons trouvé un court communiqué — paru dans le numéro du 20 Février 1898 du quotidien «Pesti Naplo» et rendant compte d'une conversation ayant eu lieu entre Verechtchaguine et Maurice Jókai — qui attira notre attention sur le fait que le peintre fit cadeau d'une de ses peintures au grand écrivain hongrois. En recherchant les pièces du legs Jókai, nous avons réussi, grâce à des informations trouvées à la Bibliothèque Nationale Széchényi, à retrouver cette peinture dans les dépots du Musée Littéraire Petőfi Sándor (fig. 36). Le tableau peint à l'huile sur toile, mesurant 39 sur 27 centimètres, et figurant dans l'inventaire du legs Jókai comme «Village russe» représente le versant abrupte d'une montagne rocheuse, au pied de laquelle on voit des petites maisons blanches. Dans le coin gauche inférieur on y voit une route sur laquelle avance un personnage vêtu de blanc ; devant les maisons quelques petites figures sont visibles. Le brun et le vert dominent à côté du bleu clair du ciel. Au bas de la toile on peut lire l'inscription suivante écrite en caractères assez grands : «A. M. Jókai souvenir affectueux W. Verestchagin». Malgré le titre figurant dans l'inventaire, la contrée représentée sur le tableau ressemble plutôt à un paysage oriental, région qu'indiquent aussi les costumes des figures. Le tableau peint d'un pinceau léger et non d'un style linéaire, caractéristique de la première manière du maître, date probablement de l'année du don, donc en tout cas des années 90 du siècle passé. Ce tableau est non seulement la seule oeuvre de Verechtchaguine se trouvant en Hongrie, mais il est en même temps un document précieux de l'amitié du grand écrivain hongrois et de 1' eminent peintre russe. Verechtchaguine fit la connaissance de Maurice Jókai en 1885 à l'exposition de Vienne. Les relations entre les deux grands artistes furent dès le début très cordiales : nous savons que Verechtchaguine guida Jókai personnellement à travers l'exposition. Cette exposition eut un succès formidable : elle fut fréquentée par une public accourant en masses et occupa vivement non seulement la critiques d'art de Vienne et de Budapest, mais aussi la presse du monde entier. C'est alors que Verechtchaguine exposa ses «peintures de l'Évangile», tableaux qui à cause de leur conception matérialiste et rationaliste provoquèrent la vive protestation de l'Église. Durant son exposition à Vienne, Verechtchaguine vint à Budapest pour y préparer. l'exposition de ses oeuvres qui devait avoir lieu immédiatement après celle de Vienne. Au cours des quelques jours passés à Budapest, l'artiste eut de nouveau l'occasion de recontrer Jókai. Verechtchaguine exprima à Jókai — qui entretemps écrivit sur les tableaux de Verechtchaguine un long article dans le quotidien «Nemzet» — son désir d'exposer a vive voix, à Budapest pour la première fois, ses idées sociales et artistiques. Jókai,