Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 2. (Budapest, 1948)
Garas, Claire: Tableaux provenant de la collection de l'archiduc Léopold-Guillaume au Musée des Beaux-Arts
de Glück. La tête tout à fait de profil, formant contraste avec la partie supérieure du corps représentée largement de face, a été exécutée sans doute d'après un médaillon. Cette opposition dans la représentation du buste et de la tête nous rappelle un portrait analogue: celui du roi de France, Francois I er , également de Titien et qui fut aussi peint d'après une médaille. L'identité de la composition de ces deux portraits ainsi que le large dessin du buste et la riche et pittoresque facture des vêtements sur la peinture de Budapest nous font penser qu'il s'agit d'une copie du tableau perdu de Titien. Malheureusement cette peinture exécutée d'un pinceau assez grossier et dur n'est qu'un détail de l'oeuvre du grand vénitien. L'inventaire de Madrid mentionne un portrait en pied („retrato entero . . . con calzas coloradas . . ."). Le bras gauche tombant, coupé sur la copie de Budapest, permet également de conclure à une composition plus grande. Le portrait en pied devait dans l'ensemble ressembler à celui du roi Philippe II {Naples, Musée National) que Titien peignit vers 1550 en même temps que les autres portraits habsbourgeois. Son Louis II a dû être exécuté à la même époque sur une commande de la reine Marie peut-être justement pour faire pendant au sien; la représentation des deux figures tournées l'une vers l'autre permet de le déduire. 9 Le portrait de caractère réaliste de la reine âgée et l'image idéalisée du jeune héros tragique, tous les deux dans l'interprétation de Titien, ornaient sûrement comme pendants hors de pair le château de Binche, résidence favorite de la reine Marie en Flandre. Yolande Balogh. TABLEAUX PROVENANT DE LA COLLECTION DE L'ARCHIDUC LÉOPOLD*GUILLAUME AU MUSÉE DES BEAUXsARTS Il est possible de trouver au Musée des Beaux-Arts de Budapest, parmi les peintures conservées en magasin et non-exposécs jusqu'à présent, un certain nombre de tableaux qui, en outre de leur valeur artistique, sont dignes d'attirer l'attention par suite de leur origine et de leurs rapports d'histoire culturelle. 13 tableaux proviennent de la galerie de peinture de Bruxelles et de Vienne de l'archiduc Leopold-Guillaume, une des plus importantes collections du XVII e siècle; Ils figurent dans les inventaires contemporains aussi bien que dans les anciennes reproductions de la galerie. La collection de Leopold-Guillaume n'a pas subsisté toute entière mais la majeure partie des tableaux, au nombre de 400 environ, se trouve encore aujourd'hui dans la galerie de Vienne dont les oeuvres de Titien, Tintoret, Veronese, Brueghel etc. sont à juste titre l'orgueil. Le plus important groupe cohérent du matériel perdu ou contrairement à quelques portraits posthumes. De même il est jeune sur le tableau du Musée des Beaux-Arts de Bruxelles (Magyar Művészet. 1926, p. 386). Nous mentionnons ici que nous pouvons également reconstruire le portrait de Louis II par Bernard van Orley cité dans les comptes de 1532—35 de Marie (Pinchart: Op. cit. p. 142). Le tableau de l'ancien Musée Ernst de Budapest est une réplique de ce type; Ybl y avait déjà pensé. (Magyar Művészet — Art hongrois, 1926, p. 393.) Il en est de même pour le portrait conservé à la Galerie Historique et pour la gravure de H. Wierix (cette dernière est en contre-partie — Ortvay, p. 13). À ce groupe appartient également le tableau de Bruxelles qui est une copie de détail avec quelques changements. L'identification des copies avec la peinture d'Orley est corroborée par le portrait de Charles — Quint provenant de l'atelier d'Orley et qui présente ce même type de composition. (L. Baldass : Die Entwickelung des Bernart van Orley. Jahrb. der kunsthist. Sammlungen in Wien. XIII. Wien, 1944, S. 157. Abb. 137.) 9 Les dimensions des deux copies concordent également. Le portrait londonien de Marie: 90 X 75 cm environ, celui de Louis II de Budapest: 90.5 x 73 cm. Il est donc même possible que ces deux copies en buste eussent été des pendants appartenant à une même galerie de portraits.