Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 117-120. (Budapest, 1987)
TANULMÁNYOK - Le Calloc'h, Bemard: Orvos volt-e Körösi Csoma Sándor? (francia nyelven)
par l'étude des pouls, thérapeutique par moxibustion, etc ... inspirés de la médecine empirique chinoise telle qu'elle a été codifiée dans le Huang Ti Nei King. Ce n'est pas le lieu d'expliquer en détail le système médical tibétain. Csoma l'a déjà fait, et fort bien fait. Il faut seulement noter qu'il s'agissait à l'époque d'un système presque aussi élaboré que celui de l'Europe de la fin du XVIII-ème siècle. Mais c'est justement au moment où Csoma révèle à l'Occident la médecine du Tibet, que l'art médical européen subit des transformations sensibles sous l'influence de praticiens comme Broussais, Dupuytren, Bichat, Laënnec, Bayle, Corvisart, notamment. Après les travaux de Claude Bernard, les découvertes de Pasteur, les progrès de la pharmacologie et de la microbiologie, l'écart s'est ensuite très vite creusé de façon spectaculaire, rendant bientôt tout à fait anachronique une médecine qui, même en son état le plus savant, n'a jamais reposé sur une exacte connaissance de l'anatomie humaine, ni sur un véritable effort de compréhension rationnelle des mécanismes qui régissent l'organisme humain. Et là,il faut s'en étonner, quand on sait qu'au Tibet le dépeçage des cadavres est une institution très ancienne. Malheureusement, cette macabre opération ayant toujours été abandonnée à une caste d'ignorants, n'a pas abouti comme il aurait été logique à une étude de plus en plus précise du corps et de ses organes. Les planches d'anatomie utilisées au collège médical de Chakpori étaient encore, à la veille de l'invasion chinoise, celles-là mêmes qui avaient été dessinées au Xl-ème siècle après l'introduction du Rgyud-bzi par Vairocana. Jusqu'à nos jours la médecine tibétaine a reposé sur des conceptions humorales imaginaires, issues de l'antiquité védique, et sur une anatomie fantaisiste. Les Tibétains ne se sont pas volontiers résolus à voir dans les maux qui les affligent l'effet de causes naturelles, logiquement explicables, rationnellement guérissables. Ils ont préféré y voir l'oeuvre de déités invisibles courroucées qu'il s'agit d'apaiser par des prières et des cérémonies propitiatoires, et non pas de malmener par des interventions médicamenteuses intempestives. Ce qu'il faut dire encore, c'est que la médecine telle qu'elle est exposée dans le Quadruple Traité est une médecine savante, fort éloignée de la pratique quotidienne. Elle n'est pas l'état exact de ce qui s'est fait au Tibet jusqu'à nos jours. Elle représenterait plutôt un idéal qu'une réalité. Les moines-médecins tibétains ont toujours été plus des guérisseurs, des faiseurs de charmes et d'amulettes, pour ne pas dire des sorciers, que de véritables thérapeutes. Même aujourd'hui, la médecine du Rgyud-bzi est une médecine d'exception. IV. IL RENCONTRA ET FREQUENTA SOUVENT DES MÉDECINS Il est remarquable qu'au cours de sa vie Csoma a très souvent rencontré des médecins et s'est parfois lié d'amitié avec eux. Déjà, en Transylvanie, il fait en 1818 la connaissance de Samuel Gyarmathi qui, avant d'être le pionnier de la linguistique finno-ougrienne, a longtemps exercé la profession médicale. Gyarmathi a pris son degré de docteur en médecine à la faculté de Vienne en 1782, puis il est venu s'installer à Nagyenyed. Plus tard, il est devenu le médecin-chef du comitat de Hunyad. En 1791, il a accepté la charge de médecin personnel du comte Alexis Bethlen, et c'est à partir de là qu'il a commencé à s'intéresser aux questions linguistiques. Au sein de la ,,Société savante" (hongr.: Tudós társaság) de Kolozsvár, qui est à la principauté de Transylvanie comme une manière d'académie des sciences, il est actif à la fois comme spécialiste de l'art médical et comme avocat de la parenté finnoise du hongrois. Il a pris Alexandre Csoma en amitié et s'efforce de lui venir en aide. Pendant que ce dernier étudie le serbe et le slavon à Temesvár, il écrit et intervient en sa faveur, dans l'espoir de lui faciliter son voyage en Asie. Toutefois, à cette époque, Gyarmathi porte infiniment plus d'intérêt à la philologie qu'à la médecine, et il est probable que dans ses conversa-